La justice ouvre pour la première fois le dossier du double attentat kamikaze de Hydra et de Ben Aknoun perpétré contre le siège de l'ONU et du Conseil constitutionnel le 11 décembre 2007. En effet, le procès est programmé pour le 24 juin prochain au tribunal criminel de la cour d'Alger lors de sa troisième session. Près d'une dizaine d'accusés dont l'“émir” du GSPC, Abdelmalek Droukdel, et pour la première fois le nommé Salah Kacimi alias Abou Mohamed Salah, le responsable de la communication au sein de cette organisation terroriste ainsi que 4 autres détenus pour “adhésion à un groupe terroriste activant à l'intérieur du pays dans le but de semer un climat d'insécurité et de peur au milieu de la population et homicide volontaire avec préméditation”. C'est le réseau qui a planifié les attentats les plus meurtriers dans la capitale du fait des cibles visées et du nombre de victimes avec plus de 43 morts dont 5 étrangers. Le secrétaire général de l'ONU avait annoncé à l'époque la création d'une commission d'enquête sur les circonstances de l'attaque contre les représentations des Nations unies à Alger. Une initiative qui n'était pas du goût des autorités algériennes qui avaient évoqué une question de souveraineté. Parmi les accusés qui passeront devant le tribunal criminel, un informaticien de l'ex-BRC, trois entrepreneurs, un employé d'une société immobilière et un livreur impliqués dans ces attentats. Ils activaient sous les ordres de l'“émir” de la phalange El-Farouk, Abderrahmane Bouzegza abattu par les forces de l'ordre le 28 janvier 2008 dans la région Souk El-Had de Boumerdès, à l'est d'Alger : il faisait l'objet de 48 avis de recherche délivrés depuis 1998 et il est connu pour être le cerveau de tous les attentats commis dans l'Algérois. Ce réseau avait planifié aussi, selon l'enquête qui a duré plus de deux ans, l'attentat du 10 décembre 2006 ayant visé un autobus transportant les employés de la firme Brown and Root Condor (BRC) dans la zone de Bouchaoui à l'est d'Alger. Il faut savoir à ce propos que même si les attentats du 11 décembre 2007 ont été planifiés par le même réseau terroriste, il est fort possible que la justice les dissocie selon une source judiciaire, comme cela a été le cas avec le double attentat kamikaze du 11 avril. Un représentant de l'ONU sera présent lors du procès, selon une source proche du dossier. “On croit que l'ONU va se constituer partie civile vu que parmi les victimes de l'attentat de Hydra figuraient des fonctionnaires au sein de cette organisation parmi eux des étrangers”, nous explique-t-on. Rappelons que le tribunal criminel près la cour d'Alger avait déjà traité en avril dernier une affaire liée au réseau de soutien du groupe terroriste qui a préparé les deux attentats kamikazes du 11 décembre 2007. Parmi les accusés, il y avait des agents de sécurité chargés de prendre des photos et de collecter des renseignements sur des institutions sensibles, à savoir le siège du Haut-Commissariat des réfugiés HCR. Ils avaient bénéficié de la relaxe alors que le chef du réseau connu sous le nom Lakhel un repenti a été condamné à 8 ans de prison ferme.