Traduits devant la justice puis suspendus de leurs postes par leur employeur, quatre représentants du personnel affilié à l'UGTA de l'unité de fabrication de chaudières Chaudral, filiale du groupe ENCC, de Relizane disent vivre un véritable calvaire qui n'est sans doute pas près de connaître son épilogue. Dans une requête adressée au président de la République, dont une copie a été transmise à notre bureau, ils en appellent à l'intervention du chef de l'Etat et relatent leur “parcours du combattant”. Les ennuis ont commencé au mois d'avril dernier, pour Benzohra Mohamed, président du comité de participation et membre du conseil d'administration, Chelouag Bouziane, vice-président du CPE et également membre du CA, Belgacem Benaouda, secrétaire général de la section syndicale et Saïdane Djillali, membre de la section syndicale. Les auteurs de la lettre de doléances soutiennent que leur unité vit un véritable marasme depuis le 14 février 2010, date à laquelle le P-DG de Chaudral, Soum Fateh, s'est vu contraint de prendre un congé de maladie. Les syndicalistes reconnaissent que ce gestionnaire a réussi, depuis son installation à la tête de Chaudral le 19 juillet 2009, à redresser la situation et à redynamiser l'entreprise qui était à bout de souffle, en procédant notamment à la reconfiguration de l'usine et en délocalisant le siège de la direction générale d'Oran à Relizane. C'est durant l'intérim, assuré par l'actuelle direction que la situation s'est dégradée, précisent les auteurs. Les problèmes s'accumulent et le dialogue est rompu entre les gestionnaires et les représentants du personnel. Un climat de grogne et de défiance s'installe parmi les 200 ouvriers de l'unité. En effet, en avril dernier, suite à une grève déclenchée par le personnel de l'usine, les 4 représentants avaient entamé des négociations avec la direction. Les revendications des travailleurs s'articulaient autour des points suivants, à savoir la charge de travail au niveau des ateliers et la nécessité d'achat de la matière première pour assurer le rythme de production. Les grévistes dénonçaient, en outre, l'indisponibilité de certains accessoires de différentes chaudières, et exigeaient l'application de l'accord collectif conclu le 17 avril 2004, et des dispositions de la grille de salaires de l'année 2009, avec effet rétroactif à partir de janvier de la même année. Les grévistes réclamaient, enfin, l'entrée en vigueur de l'accord signé le 30 septembre 2006, stipulant la majoration de la gratification des employés sortant en retraite de 13 à 16 mois, selon le nombre d'années travaillées. C'est au cours des pourparlers entre les quatre représentants et la direction qu'une plainte pour outrage et menaces a été déposée à leur encontre par 2 cadres de l'usine. Suite à leur présentation devant le parquet, le vice-président du CPE et le chef de section syndicale seront placés sous mandat de dépôt. Ils ne seront libérés qu'à l'issue de 2 semaines, après le procès tenu qui condamnera les 4 accusés à 20 000 DA d'amende. Suite à ce verdict, la direction de l'unité procédera à leur suspension de leurs postes de travail.