Les tenants de l'informel deviennent tellement puissants qu'ils sont aujourd'hui capables de manipuler les localités qui vivent du marché de l'informel. Et ce sont encore une fois les autorités sécuritaires qui font face à l'émeute injustifiée et provoquée par la mafia locale. Du coup, c'est le discours officiel qui se retrouve décrédibilisé. Les contrebandiers ont encore une fois fait parler d'eux. Ce n'est plus un secret pour personne, les pays voisins vivent aux dépens de l'Algérie grâce aux complicités de réseaux mafieux qui n'hésitent pas à piller puis à vendre en contrepartie d'une poignée de dirhams tout ce qui peut être vendable. Malgré la fermeture des frontières terrestres depuis l'incident d'août 1994, les réseaux marocains continuent d'activer. Au-delà du trafic de drogue qui devient de plus en plus inquiétant surtout avec les énormes quantités saisies, la contrebande qui touche le carburant ne semble pas connaître de répit. Bien au contraire, des réseaux s'organisent des deux côtés des frontières malgré le dispositif installé par l'Algérie. Mais le plus grave aujourd'hui n'est pas tant le volume de carburant exporté frauduleusement vers les Etats voisins, mais cette organisation mise en place par les contrebandiers structurés en véritables cartels pour défier l'autorité de l'Etat au point de soulever des villages entiers contre les représentants de la loi. C'est que les tenants de l'informel deviennent tellement puissants qu'ils sont aujourd'hui capables de manipuler les localités qui vivent du marché de l'informel. Et ce sont encore une fois les autorités sécuritaires qui font face à l'émeute injustifiée et provoquée par la mafia locale. Du coup, c'est le discours officiel qui se retrouve décrédibilisé. La lutte contre les réseaux informels tant clamée par les politiques n'a pas été suivie de concrétisation sur le terrain. Pire, l'aspect social a pris le dessus dans l'approche adoptée par le gouvernement vis-à-vis du marché informel. Ainsi, c'est l'autorité de l'Etat qui s'est retrouvée peu à peu démunie au point de faire les frais d'un diktat d'un autre genre. Un diktat qui, grâce à des complicités, prend les allures d'un véritable système pouvant un jour entraîner des conséquences fâcheuses et dramatiques pour le pays. Il est encore temps d'agir afin d'éviter que l'irréparable ne se produise.