Si l'on considère que le marché MDP est sous-développé en Afrique compte tenu de la faiblesse des projets enregistrés auprès des instances onusiennes, il est déplorable de constater l'absence totale de ce type d'activité en Algérie. Le pays demeure, cependant, estimé comme étant un marché à grandes potentialités pour peu que les facteurs d'émission des gaz à effet de serre (GES) et les critères de durabilité soient compris et assimilés mais aussi et surtout c'est en rapport avec la disponibilité de l'information sur les projets potentiels et les acteurs du marché. L'atelier organisé hier, à l'hôtel Hilton par Société Générale (SG) avec pour thème phare “Mécanismes de développement propres et leurs avantages socioéconomiques” a permis d'enclencher le débat sur la finance carbone et faire connaître, entre autres, Orbeo qui est une joint-venture entre le groupe Société Générale et Rhodia. Une rencontre qui intervient à point nommé à la veille de la tenue de la conférence Solar Maghreb à plus forte raison que le secteur bancaire constitue la clé de voûte pour l'émergence de ce type de projets en Afrique en général et au Maghreb en particulier dans le cadre du Mécanisme de développement propre (MDP) et de la Mise en œuvre conjointe (MOC). La raison principale qui justifie la pertinence de l'intervention de ces établissements financiers réside, sans nul doute, au niveau des capacités de financement des audits dont le coût est extrêmement élevé (peut atteindre 250 000 euros) mais pas seulement. M. Gautier Lemaux, origination manager au niveau d'Orbeo exposera les domaines d'intervention qui se déclinent en plusieurs chapitres dont la génération, structuration, mise en œuvre et gestion des projets MDP et MOC. Plus concrètement, il est question de capacités à proposer des prix attractifs pour l'achat de crédits carbone ainsi que des solutions de financement et assister, par ailleurs, le développeur de projets dans les différentes étapes de gestion de son projet. Des exemples ont été présentés pour étayer ces prestations menées par Orbeo en Tunisie, pour ne citer que cet exemple, à travers le projet de réalisation de chauffe-eau solaire qui est en cours de validation. Difficile alors d'expliquer l'éviction ou l'absence de l'Algérie sur ce marché surtout que notre pays possède un gisement très important en énergies renouvelables et un potentiel important d'émission pour les projets éligibles aux MDP susceptibles de drainer des investisseurs étrangers. L'Algérie n'est certes pas tenue, encore, de réduire ses émissions de GES puisqu'elle ne rentre pas dans la catégorie des pays pollueurs, mais elle doit tout de même s'inscrire dans ce processus puisque le pays a ratifié le protocole de Kyoto. Il sera donc tenu un jour ou l'autre de le faire mais aussi parce que l'Algérie se situe dans une zone vulnérable aux effets du réchauffement climatique. Une problématique à ne pas occulter même si la tendance actuelle penche, en priorité, vers la résorption du problème des déchets qui se pose avec acuité. Là également, l'Algérie enregistre un retard auquel il faut vite remédier car il y va de la santé et la qualité de vie du citoyen associées au souci économique.