Le président de la République a dévoilé hier, en Conseil des ministres, son programme quinquennal 2010-2014, attendu depuis sa réélection pour un troisième mandat. Ce programme s'inscrit dans le prolongement du précédent tant, par certains aspects, il constitue une étape d'achèvement de quelques projets. Doté d'une enveloppe de 286 milliards de dollars, soit 21 214 milliards DA dont bénéficieront pratiquement tous les secteurs avec un intérêt particulier pour les projets structurants et ceux du secteur économique dont le but fondamental est la réduction de la dépendance des hydrocarbures. Le parachèvement des projets de transports, des travaux publics et de l'hydraulique viennent en priorité avec un budget de 130 milliards de dollars, alors que les nouveaux projets sont dotés d'une enveloppe de 156 milliards $. Deux millions de nouveaux logements et trois millions d'emplois sont inscrits dans cette perspective. Education, santé, jeunesse et sport, énergie, culture, moudjahidine, affaires religieuses, transport, travaux publics, environnement et collectivités locales sont concernés par ce budget qui connaît une nette hausse passant de 17 500 milliards de DA à 21 214 milliards. Pour le président Bouteflika, ce programme traduit l'engagement qu'il avait pris pendant sa campagne, ses promesses électorales. “Ce programme est la concrétisation d'un engagement pris devant la nation en février de l'année dernière, pour maintenir la dynamique de reconstruction nationale entamée depuis dix années”, a-t-il déclaré, selon le communiqué du Conseil des ministres rapporté par l'APS. Aussi a-t-il appelé à la mobilisation à la fois de l'Exécutif et du peuple pour le concrétiser. Malgré les réalisations (des deux précédents quinquennats), le Président a mis l'accent sur la poursuite du processus de développement. Car, a-t-il souligné “tout cela serait insuffisant sans une plus grande mobilisation de tous, en vue de rentabiliser tous ces acquis”. Par ailleurs, un vaste programme de soutien à l'agriculture et aux entreprises publiques et privées sera mis en œuvre ainsi qu'un plan pour les PME. Les entreprises algériennes bénéficieront davantage du régime préférentiel dans l'accès aux contrats publics. Il a, en outre, insisté auprès du gouvernement sur la maturation des projets, autrement dit, affiner les études, afin d'éviter toute réévaluation des coûts. Ce qui s'est produit dans certains projets qui ont connu, faute d'études détaillées, des surcoûts. Cela d'autant que, a expliqué le Président, le Trésor a mobilisé toutes ses ressources. Les ministres de leur côté rendront compte annuellement de l'exécution dudit programme, notamment des dépenses. Le point sur la situation financière du pays sera fait annuellement et le Président a exclu le recours à l'endettement extérieur. Ce qui suppose une possible révision des coûts ou des investissements en cas de chute des recettes du pays. “Nous accompagnerons aussi cette importante dépense publique de développement avec la rigueur nécessaire, pour bannir tout excès et surtout tout gaspillage dans le fonctionnement de l'Etat et des collectivités locales. Parallèlement, les mécanismes de contrôle devront jouer pleinement leur rôle comme je l'ai déjà ordonné dans ma récente directive”, a-t-il souligné. Les ministres et les walis sont instruits de mener une campagne d'explication du programme. Le conseil a adopté, par ailleurs, un projet de loi relatif aux aires protégées. Il s'agit d'une loi pour la protection des parcs naturels subdivisés en sept catégories. Ce projet de loi vise à la protection de ces aires et s'inscrit dans la politique du développement durable. “J'attends donc du gouvernement qu'il inscrive la conduite et l'orientation du développement national, dans cette vision pour la concrétiser à moyen et long terme”, a-t-il précisé devant les ministres. Le Président a annoncé lors du conseil sa décision de création d'un centre national d'études, d'information et de documentation sur la famille, la femme et l'enfance. Le centre sera chargé d'élaborer des études qui serviront d'appoint pour la mise en œuvre de la politique nationale de promotion de la femme et de protection de la famille et de l'enfance, est-il précisé.