L'auditorium de l'Institut de formation professionnelle de Sétif a abrité, mercredi dernier, les travaux du séminaire régional des wilayas de l'Est sur la loi 18/04 relative à la prévention et à la répression de l'usage et du trafic illicites de stupéfiants et de substances psychotropes qui se caractérise par des éléments nouveaux par rapport à l'ancienne législation. Ces nouvelles dispositions concernent notamment l'expertise médicale à laquelle sont soumis les usagers de drogues illicites, l'injonction thérapeutique et l'abandon des poursuites judiciaires à l'encontre des personnes qui se sont conformées au traitement médical de désintoxication. Des spécialistes venus des différentes wilayas de l'Est ont affirmé que l'application de ces nouvelles dispositions rencontre un certain nombre de difficultés parmi lesquelles : le manque de clarté des procédures de mise en œuvre de la loi et l'insuffisance des infrastructures de traitement, à savoir les centres de soins intermédiaires. L'objectif principal de cette manifestation, selon l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie, est la facilitation de la mise en œuvre de ladite loi dans ses différents volets. Les objectifs spécifiques assurent cependant l'amélioration des connaissances des personnels chargés de l'application des lois et permettent l'échange et le partage de connaissances en vue d'une homogénéité dans la compréhension et la mise en œuvre des dispositions de la loi par tous les intervenants concernés et ainsi renforcer les relations de collaboration et de suivi entre toutes les parties impliquées dans l'application de la loi. Ont participé à ce séminaire des magistrats, des policiers, des gendarmes, des médecins et des avocats qui ont été encadrés par trois fonctionnaires de l'office, ainsi que des experts nationaux et un expert français. Cette dernière, Françoise Guyot, vice-procureur, chargée de mission au cabinet du procureur de Paris, a présenté l'approche judiciaire française dans ce domaine. Selon Mme Guyot, la loi du 31 décembre 1970 est considérée comme le cadre légal de la politique française de lutte contre la toxicomanie. Cette dernière est complétée par plusieurs circulaires qui mettent l'accent sur la prévention sanitaire, tout en nécessitant que la justice tienne sa place, au carrefour des politiques sanitaires et sociales d'une part et répressive d'autre part. Mme Guyot a souligné que lors de la détention, l'usager ne doit pas se trouver privé d'une prise en charge sanitaire adaptée. Elle a recommandé la nécessité d'un partenariat efficace entre les autorités judiciaires, sanitaires et sociales. De son côté, le directeur de l'office, M. Sayeh, a souligné que la toxicomanie est un fléau social et il est du devoir de tout un chacun de lutter contre cette toxicomanie et la société et les organes du gouvernement tout en refusant de rejeter les toxicomanes de la société et a rappelé, pour ces derniers, le droit aux soins, concrétisé par la loi 18/04.