Depuis quelques années, cet humoriste est devenu militant politique et s'est engagé à combattre ce lobby, non pas avec les armes, mais avec de l'humour. Ce qui lui a valu d'être presque banni des médias français. “Je suis venu en Algérie dans un cadre culturel, mais ce qui vient d'arriver en Palestine est affreux. Le lobby sioniste est une gangrène, un cancer et nous arriverons à le combattre.” Cette déclaration a été faite par l'humoriste français Dieudonné, lors d'une conférence de presse, hier, à Bir-Mourad-Raïs, à Alger. En fait, l'humoriste devait présenter son dernier spectacle Sandrine, qui se tiendra ce soir à 20 heures, à la salle Atlas de Bab El-Oued et le vendredi à l'hôtel Sheraton d'Oran, les deux manifestations étant organisées par les sociétés Bluecorp et Adrenaline. L'artiste a trouvé l'occasion de mettre le point sur ses engagements politiques. “Je sens qu'en Algérie, je peux m'exprimer librement car elle n'est pas détenue par le lobby sioniste. Contrairement à d'autres pays. D'ailleurs, je suis devenu antisioniste par la force des choses”, a-t-il ajouté. Depuis quelques années, cet humoriste est devenu militant politique et s'est engagé à combattre ce lobby, non pas avec les armes, mais avec de l'humour. Ce qui lui a valu d'être presque banni des médias français. Pour aller jusqu'au bout de ses engagements, Dieudonné a fait savoir qu'il est en train de créer un front antisioniste dans des pays arabes. “Je travaille avec des libanais et des syriens pour la création d'un front antisioniste contre la propagande israélo-américaine, et peut-être qu'en Algérie, aussi, cela pourrait marcher. Nous pouvons, nous aussi, réaliser nos propres films”, a déclaré l'artiste. La première arme de Dieudonné réside dans son talent à faire rire. “Le rire rapproche les gens, qu'on nous laisse rigoler, sinon nous n'aurons qu'à prendre les armes. Et je fais de l'art dans le champ politique”, a-t-il souligné. Durant cette conférence, l'humoriste a insisté sur le fait que “la culture juive domine la scène française”. “Pourquoi ne pas avoir une culture antisioniste ?” s'est-il interrogé. “On ne se reconnaît plus devant cette culture sioniste. On peut se moquer des nègres, des Arabes, mais il ne faut pas toucher aux Juifs. En revanche, en Algérie cette résistance n'existe pas, au Liban et en Syrie aussi, contrairement au Maroc où la culture antisioniste ne peut pas s'exprimer”, a-t-il ajouté. En outre, Dieudonné a précisé qu'il ne jouait pas “le rôle de moralisateur, mais pour faire rire avec des sujets sensibles”, comme cela est le cas dans son dernier spectacle Sandrine, qui est la continuité du précédent Le divorce de Patrick, qui relate des sujets plus sociaux que politiques. “Dans chaque spectacle, il y a un message à transmettre au public. J'ai choisi un sujet sensible, la violence conjugale. Il faut rire des bêtises humaines. Rire aussi de la souffrance des nègres qui dérange. Cette nouvelle culture française, bourgeoise et sioniste n'émet aucun message.” En marge de ses spectacles humoristiques, Dieudonné travaille sur la réalisation de deux films. “Le premier vise la traite négrière – le Col Noir – et sera tourné à Cuba. En revanche, le deuxième est le Décret Crémieux, sur la colonisation et la décolonisation algérienne”, a-t-il dit. Si l'Algérie a été choisie, cela n'est pas le fait du hasard, car elle représente la “proximité avec l'Afrique noire, et en France tout le monde relie les deux”. Cet artiste accompli a su joindre sa cause à son art pour défendre ses idéaux avec un zeste d'humour. À noter que Dieudonné profitera de son séjour en Algérie pour nouer des contacts en vue de la production de son film.