Malgré les mises en garde, la condamnation et la dénonciation ferme de la part des médecins, des psychiatres, des associations et des sociologues de la “rokia” et la “hidjama”, ces pratiques deviennent de plus en plus des phénomènes prenant des proportions alarmantes dans la société algérienne. C'est aussi un commerce florissant qui échappe quasiment au contrôle de l'Etat. Considérée pourtant illégale par le conseil de l'ordre des médecins et condamnée par le code de la déontologie médicale à travers ses articles 31, 17 et 18, la hidjama (médecine alternative) est pratiquée dans toutes les régions d'Algérie. “Elle n'est pas un module enseigné dans le cursus de la formation médicale. Elle met en danger la santé des citoyens et provoque plusieurs maladies suite à l'utilisation d'une lame non stérilisée ou d'une ventouse mal conçue”, a souligné le président du conseil de l'ordre des médecins, en 2007, lors d'une rencontre avec les médias. Dans une étude consacrée à ce sujet, la Forem qualifie de “dangereuse” cette pratique en indiquant que “70% des personnes qui y recourent risquent de contracter le sida, et cette pratique expose un grand nombre de patients à des conséquences désastreuses”. Quant à la rokia, elle connaît une véritable explosion : un nombre important de personnes (informaticiens, ingénieurs, mécaniciens, coiffeurs…) se sont convertis en rakis. Promettant des solutions miracles aux problèmes de mariage, de stérilité, de démence, de guérison des sujets atteints d'une infirmité partielle ou totale, ou encore de venir à bout du mauvais œil ; leurs victimes sont généralement des femmes issues de différentes couches sociales. Ces pseudos rakis prennent leurs références dans un discours religieux et une tradition prophétique (sunna) très précis, et un discours sur l'infini mystère de la guérison par Dieu, par la foi et par l'Islam à des prix d'or. “Il est vrai que croire à un pouvoir de guérison spirituelle peut avoir une influence positive sur l'état du malade mais, cela ne doit pas être son premier recours” et “le manque de culture psychiatrique en Algérie a favorisé le charlatanisme. Ces pratiques sont de plus en plus sollicitées pour “traiter” les psychopathes, névrosés et sujets perturbés, ce qui peut entraîner des conséquences néfastes sur le malade”, conviennent des psychiatres. LIRE TOUTE L'ENQUETE EN CLIQUANT ICI