Le groupement de Gendarmerie fait également état de l'élimination de plusieurs filières spécialisées dans le trafic des timbres fiscaux dans la région. Les psychotropes font ravage à Oum El-Bouaghi. Le constat est amer dès que les consommateurs de kif traité se sont reconvertis dans la consommation de médicaments destinés aux malades psychiatriques. Mais surtout, les grands dealers ne sévissent plus comme auparavant dans cette localité. Mieux, les gendarmes ont réussi le démantèlement des réseaux de commercialisation de cannabis à Oum El-Bouaghi, non sans mettre la main sur les têtes de réseaux locaux. Dans cette région de l'Algérie profonde, où sévissent le chômage et le commerce informel à tout bout de champ comme la pièce de rechange, les jeunes sans emploi développent un tempérament d'une rare violence. Non seulement ils s'investissent dans le vol et les agressions, en sus des violations de domicile, mais ils jettent leur désarroi sur le peu de quantités de drogue qui arrive au “marché”, à défaut ils se procurent des psychotropes pour ainsi sombrer dans un fléau des plus inquiétants. En cinq mois seulement, ce sont plus de 2 000 comprimés de différentes souches pharmaceutiques qui ont été récupérés par les gendarmes lors des opérations de fouille ou d'identification. Et sur les 473 affaires traitées de janvier à fin mai, 14 cas concernent le trafic de drogue et la consommation de psychotropes. Vingt-six individus ont été arrêtés alors que 15 autres ont été placés sous mandat de dépôt. Autre phénomène propre à cette région, la violence et les rixes avec 143 cas liés aux coups et blessures volontaires, mais aussi l'atteinte aux biens d'autrui avec 67 autres cas enregistrés par les gendarmes qui ont eu à traiter des affaires criminelles dans les métropoles de Oum El-Bouaghi. Liés par la sociologie ancestrale, les populations locales sont tellement soudées par le principe des aârouchia et l'attachement aux traditions que certains délits et crimes inhérents aux atteintes à la pudeur et aux bonnes mœurs inquiètent également les services de sécurité. D'ailleurs, sur les 346 individus arrêtés, ce sont 9 jeunes femmes qui sont impliquées dans les délits constatés et les crimes relevés par les unités territoriales de la Gendarmerie nationale. Et si on se réjouit de la tendance décroissante de la criminalité en générale, il est évident que de nouvelles donnes sécuritaires se manifestent à Oum El-Bouaghi qui s'ouvre sur l'investissement et les grandes mutations dues notamment aux expansions planifiées dans un passé récent pour améliorer le cadre de vie des citoyens. Au chapitre de la contrebande, les gendarmes ont récupéré plus de 9 tonnes de produits alimentaires, 19 589 cartouches de cigarettes de différentes marques, 832 unités de matériel médical, 29 pièces archéologiques et 15 véhicules, dont des camions, utilisés pour le convoyage des marchandises volées ou détournées vers le marché noir. La valeur des produits saisis dépasse de loin les 10 millions de dinars, sachant que la valeur fiscale n'est pas calculée par les gendarmes mais par les services des domaines et des douanes algériennes. En plus des 959 affaires liées aux lois spéciales (hygiène, jets et immondices, atteinte à l'environnement... etc.), toutes les poursuites judiciaires sont élucidées par les gendarmes. Des poursuites qui ont abouti à 94 mandats de dépôt. Enfin, note-t-on, ce sont également plus de 1 300 timbres fiscaux de 100 et 2 000 dinars qui ont été saisis sur des personnes impliquées dans la contrefaçon de timbres fiscaux alors que des sommes colossales en devises ont été également récupérées sur les cambistes qui travaillent directement avec des complicités à l'étranger où cet argent est blanchi au grand dam de la finance nationale.