En collaboration avec Ethics SA, une société suisse basée à Aubonne, chargée du développement de la certification Ethics, créée en 2000, et le quotidien arabophone Echourouk ont organisé, à l'hôtel Riadh de Staouéli, un colloque international sur le thème “Comment mettre votre entreprise à l'abri de la corruption”. Un colloque à vocation très pratique pour des applications immédiates dans l'entreprise. Ainsi, les meilleures compétences en termes d'analyse de risques stratégiques et de certification se sont retrouvées lors de ce colloque en vue de permettre aux entreprises de limiter leur exposition aux risques stratégiques et d'établir des liens avec d'autres sociétés partageant les mêmes valeurs éthiques. Les objectifs sont clairs : il s'agit de permettre à tout chef d'entreprise ou responsable du secteur public ou privé de prendre conscience des zones de risques de sa structure, petite ou grande, et de prendre les décisions appropriées. Ce colloque est aussi un espace interactif entre les différents participants. Plusieurs intervenants de renom et de métier se sont succédé pour analyser le phénomène de la corruption et proposer les solutions aux petites entreprises afin de les aider à se prémunir contre la corruption. Il s'agit, entre autres, de Gérard Lambret aussi modérateur du colloque, de Jean-François Jenni, cofondateur et Chief Certification Officer de Ethics SA, de Issam Kabbani fondateur d'une société de consulting en “change management”, et de Benoit Falleur directeur général de Standard & Poor's Fund Services à Paris. Tous se sont relayés pour décrypter ce phénomène de ses origines jusqu'aux solutions relatives à son éradication au sein de nos sociétés. Pour Jean-François Jenni, afin d'empêcher la corruption ou du moins la détecter dans les meilleurs temps pour y mettre un terme, “il faut au préalable une mise en place de processus opérationnels techniques qui éviteront aux membres de l'entreprise d'être tentés par un corrupteur ou par une opportunité de fraude possible”. Pour ce dernier, les solutions s'appellent évaluation, procédures, processus, outils, certification. “la corruption est identique partout”, dira-t-il, et de rappeler que “la vigilance reste de mise pour les petites comme pour les grandes entreprises. Le processus c'est générer un produit et qui dit activités dit procédures”. Pour Issam Kabbani, il existe différents visages de la corruption ou ce qui est appelé types de corruption et leur incidence sur une économie, sur les individus, sur la société. La corruption se constate sous plusieurs angles, comme les prises illégales d'intérêts, le rôle crucial du management. Ce n'est pas tout ; il s'agit aussi de l'exemplarité des responsables de l'entreprise, les faiblesses des services achats des entreprises, les possibles égarements du directeur commercial, les fraudes possibles du responsable des stocks, les erreurs des services comptabilités : erreurs accidentelles ou voulues et les commissions occultes. Il faut noter que ce colloque intervient alors que des magistrats algériens participent depuis dimanche en France à une formation sur la lutte contre la corruption à l'école nationale française de la magistrature (ENM). Une délégation, dont le nombre n'a pas été précisé, participera à une session de formation sur “la corruption, les réalités économiques et les moyens de lutte”. D'autres magistrats ont participé hier à une session de formation sur “la formation des formateurs” à l'ENM dans le cadre de la coopération algéro-française. Par ailleurs, une autre délégation de magistrats algériens prendra part en Jordanie à une session de formation sur “les brevets d'invention, les marques et la protection des droits d'auteur”.