Le ministère de l'Agriculture a créé toutes les conditions requises pour que sa stratégie de renouveau rural devienne une politique nationale réelle. Outre la conception de ce vaste programme, la tutelle a mobilisé les financements nécessaires, arrêté des objectifs précis sur les plans national et local et défini une méthodologie d'intervention et de travail à travers les projets de proximité de développement rural intégré (PPDRI). L'heure est actuellement à l'évaluation. Le bilan de la mise en œuvre de la politique du renouveau rural, établi à la date du 25 mai dernier, fait ressortir de sérieuses avancées réalisées par le secteur, même si des insuffisances persistent toujours. Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, le docteur Rachid Benaïssa, reconnaît les efforts consentis pour le développement des espaces ruraux à travers tout le territoire national. De prime abord, l'on enregistre le retour massif des populations vers ces localités qu'elles ont fuies à cause de l'insécurité qui y régnait durant la décennie noire. Ensuite, une dynamique, l'œuvre des acteurs locaux, est née. L'organisation mise en place dans ces territoires a été à l'origine de la réussite des PPDRI identifiés. Sur plus de 2 000 projets validés, plus de 1 500 ont été déjà lancés. Les projets de proximité ont touché quelque 900 communes, plus de 200 000 ménages et une population de près de 1 500 000 personnes. Il est à noter que le principe du renouveau rural est fondé sur l'“intersectorialité”. Il concerne en effet 21 ministères, tous impliqués, chacun dans son secteur. Pour le renouveau rural, l'Etat consacre 60 milliards de dinars annuellement, soit moins de 25% de l'ensemble des dépenses effectuées dans ces localités. Avec l'implication des autres départements ministériels, la cagnotte atteint 300 milliards de dinars. Toutefois, les secteurs qui ont contribué le plus pour la concrétisation de ce programme sont l'agriculture (39%), les travaux publics (29%), l'intérieur et les collectivités locales (22%) et l'habitat (11%). Concernant ce dernier secteur, environ 500 000 logements ruraux ont été construits en 2009. Il est prévu également la réalisation de quelque 700 000 unités. Néanmoins, le Dr Benaïssa estime que dans certaines régions, le message est passé mais n'est pas perçu à sa juste valeur. D'où l'hétérogénéité dans l'état d'avancement des projets d'une zone rurale à une autre. Le ministre soulève, de ce fait, un problème de communication dont souffrent ces localités qui restent à la traîne.