À moins de 24 heures du premier match de l'EN, Oran vit aux couleurs des Verts. Depuis maintenant une dizaine de jours, la fièvre du Mondial a retrouvé les rues oranaises qui renouent crescendo avec l'esprit d'Omdurman qui les a caractérisées lors de la double confrontation qualificative pour l'Afsud contre l'Egypte. Même si l'on est encore loin des cortèges mémorables et de l'ambiance festive, nés des rencontres de novembre dernier, les inconditionnels des Fennecs ne vivent, ces derniers jours, qu'en parlant foot, qu'en respirant tactique et chacun espère secrètement ne pas être déçu par la prestation du onze national. Un espoir follement attendu et profondément refoulé de crainte de vivre des désillusions difficiles à faire passer. À Oran, que ce soit dans les lieux publics, au travail ou en privé, la pierre angulaire des discussions s'articule autour des chances des protégés de Saâdane, de la qualité des nouveaux joueurs et du niveau tout juste des anciens capés à l'image du duo d'attaque, du capitaine d'équipe ou encore de certains jokers présentés comme tels. Un chauvinisme primaire doublé d'une ignorance totale des fondements mêmes du football moderne offrent ainsi un cocktail explosif chez certains qui n'hésitent pas à faire glisser le débat sportif vers le terrain de l'agression verbale, voire physique. Pourtant, s'il y a un point d'interrogation fédérateur chez les Oranais de tous bords c'est où suivre le Mondial et sur quelles chaînes zapper pour regarder les matchs gratuitement. D'un avis unanime, le choix des rencontres proposées par la télé algérienne laisse les inconditionnels du beau jeu sur leur faim car, hormis les 90 mn du face-à-face des Verts au groupe du Brésil, les autres matchs achetés à coups de millions de dollars n'offrent pas de véritables têtes d'affiches. Si certains ont fait le choix de programmer leurs vacances pendant cette période pour justement profiter pleinement de l'événement, ceux piégés par le boulot n'ont d'autres choix que de se rabattre sur les cafés ou squatter le salon d'un ami proche du lieu de travail pour suivre les rencontres diffusées en milieu de journée. Comme lors de l'épopée des éliminatoires combinées, le marché local des maillots, fanions et autres accessoires du parfait supporter a été boosté. Des marchands ambulants se sont improvisés en vendeurs de maillots des Verts et de drapeaux nationaux dans quelques artères et quartiers de la ville. Ainsi pour un maillot de corps flocké au nom de Bougherra, le défenseur des Glasgow Rangers, ou du sociétaire de Wolfsburg, Ziani, les plus prisés, selon notre revendeur, il faut payer 650 DA sinon vraiment plus pour le véritable maillot frappé au logo du sponsor. Quant au drapeau national, les prix diffèrent selon la taille. Pour le 1,55 m, il faut compter 500 DA et le 2 m quelque 600 à 650 DA. Des prix revus légèrement à la hausse dans d'autres quartiers de la ville, à l'exemple de Choupot. Les vitrines des commerces spécialisés dans les articles de sport se sont également remises au goût du jour puisqu'elles sont achalandées d'une série d'articles dédiés aux couleurs du onze national. Drapeaux, fanions, écharpes et tenues complètes sont proposées pour les fans de plus en plus nombreux à s'intéresser à cette panoplie de produits.