Les deux émissaires dépêchés en catastrophe par le secrétaire général de la Centrale syndicale (UGTA) à Annaba ont échoué dans leur tentative de régler le litige entre les travailleurs et l'employeur de ArcelorMittal. On se dirige avec une quasi-certitude vers une grève illimitée à partir du 21 juin. La réunion de la dernière chance de jeudi dernier a regroupé les membres du conseil syndical et la direction d'entreprise autour du litige dans l'application des revendications salariales. Rappelons que pour les syndicalistes, lesdites revendications figurent au nombre des acquis arrachés par les travailleurs lors de la dernière tripartite gouvernement-UGTA-patronat et les dispositions prévues par la convention collective de branche issue des négociations entre la SGP-Transolb et les fédérations Ugta du secteur industriel. Ainsi le litige autour de l'augmentation des salaires des travailleurs reste entier, les représentants de la plate-forme syndicale et ceux du groupe ArcelorMittal en Algérie n'ayant pu trouver un terrain d'entente. Ceci malgré la médiation de l'inspection du travail et l'intervention personnelle du wali d'Annaba, et celle toute récente de MM. Rachid Aït Ali et Telli, les deux collaborateurs directs du patron de la Centrale UGTA. En effet, au terme d'une rencontre qui a eu lieu au siège de la direction générale de l'entreprise de sidérurgie d'El-Hadjar et qui s'est prolongée jusque tard dans la soirée de jeudi, les deux parties sont restées sur leurs positions respectives. Le litige autour de l'augmentation des salaires des travailleurs reste entier. L'employeur refuse toute négociation, si ce n'est le respect de l'échéancier proposé lors des précédentes discussions à ce sujet et réitérées par écrit dans la lettre de Vincent Le Gouic aux salariés, il y a une semaine, et dont nous rapportions les principaux termes. Les syndicalistes, de leur côté, maintiennent leur décision de déclencher une grève. Il n'est pas question pour eux d'attendre. “La balle est dans le camp de la direction. Comme l'employeur n'accepte pas la proposition d'augmentation de salaires, nous n'avons d'autres choix que de faire valoir notre droit à la revendication dans un cadre réglementaire”, affirme Smaïn Kouadria, négociateur de la plate-forme syndicale. Privilégiant toutefois le recours à la table de négociation, le secrétaire général du syndicat d'entreprise se dit désolé du fait que le DG d'ArcelorMittal n'ait pas compris la détresse des travailleurs et campe sur une position en contradiction avec le droit. “Dans le contexte actuel, le complexe sidérurgique ne peut se permettre de subir les conséquences d'une grève, nous en sommes conscients. Je garde espoir que la raison prévaudra et que l'employeur reviendra vers la plate-forme pour trouver un terrain d'entente”, déclare-t-il, avant de donner rendez-vous à la presse aujourd'hui à 10 heures pour expliquer ses intentions dans la poursuite de sa démarche de revendication.