Interpellés, dans la soirée de lundi, suite aux manifestations violentes qui ont émaillé pendant deux jours le quartier populeux de Sidi-Salem, 9 émeutiers ont été traduits, hier devant le juge d'instruction près le tribunal d'El-Hadjar et placés sous mandat de dépôt. Les mêmes mesures avaient été prises, la veille, rappelons-le, à l'encontre de 15 autres manifestants appréhendés au cours de ces évènements, pour troubles à l'ordre public, destruction de biens publics et voies de faits sur des forces de l'ordre. La manifestation de colère des habitants du site communément appelé la Sas, qui a dégénéré en émeute, a été caractérisé par des échauffourées entre les forces de l'ordre et des jeunes excités qui avaient paralysé pratiquement le quartier de Sidi-Salem durant les journées de samedi et dimanche, en faisant une cité de non-droit. Devant l'aggravation de la situation et après que les émeutiers eurent entrepris de faire usage d'armes blanches et de cocktails Molotov contre les policiers qui sont intervenus pour ramener l'ordre, le wali d'Annaba a décidé de réunir les délégués des habitants et certains notables de la cité pour leur demander d'appeler au calme les plus intraitables et faire le point avec eux. S'il a pris des engagements s'agissant de la prise en charge et la solution du problème d'habitat qui se pose aux quelque 2 000 familles casées dans le bidonville de la Sas, en promettant leur relogement décent d'ici la fin de l'année en cours, le chef de l'exécutif a été ferme quant aux auteurs de destruction. Le wali a néanmoins prévenu qu'il veillerait personnellement à ce que les bénéficiaires de ce recasement soient des familles de la localité et non pas des resquilleurs, comme cela a été le cas lors des opérations de relogement passées. Faisant clairement allusion à la mafia de l'immobilier, il dira qu'un recensement précis de la population sera effectué au niveau des logements précaires avant de dresser les listes des futurs bénéficiaires. “Nous ne tolérerons pas que des gens venus d'ailleurs profitent des logements destinés aux familles déshéritées”. Evoquant le cas de certains excités qui ont poussé l'excès jusqu'à toucher aux symboles de l'Etat en brûlant l'emblème national algérien et à brandir, en signe de bravade le drapeau français après avoir détruit, brûlé et mis à sac les sièges d'institutions publiques. Dans une déclaration à Liberté, le wali d'Annaba, M. Mohamed El-Ghazi, a précisé que “la justice est appelée à appliquer la loi dans toute sa rigueur. C'est inadmissible et surtout impardonnable que des personnes ont, au moment même où les Algériens à l'intérieur et à l'étranger sont sortis dans la rue avec les drapeaux pour saluer la prestation des Verts, brûlé l'emblème national et brandi parallèlement le drapeau français”.