Tristesse et désolation sont les seuls mots pour qualifier l'issue du match palpitant qu'a disputé l'équipe nationale hier. Ces sentiments pouvaient se lire sur tous les visages des rares passants qui ont eu la force de sortir juste après le coup de sifflet final. Il y avait ceux qui retenaient difficilement leurs larmes tant ils étaient déçus. Ceux-là mêmes qui, quelques jours plus tôt, défiaient le monde entier, les joueurs de l'équipe US, en particulier d'inquiéter les Verts, allant jusqu'à pronostiquer une victoire sur cet adversaire par un score de 2 à 0. Près d'une heure après que les caméras eurent cessé de retransmettre l'événement, les rues du centre-ville étaient relativement désertes de cette foule qui s'apprêtait à défiler, à chanter à bord de véhicules de toutes sortes ou tout simplement à pied sur le cours de la Révolution, dans les quartiers de la Plaine-Ouest, du côté du boulevard du Front de mer... Les projecteurs se sont éteints sur les hommes de Saâdane et c'est tant pis ou tant mieux, car les avis sont partagés sur leur niveau de compétition comparé à celui des meilleures équipes de foot du moment au niveau mondial. Ce jeune tout de vert et blanc vêtu, qui traîne le pas du côté de la recette postale principale de la ville, n'a pas digéré la défaite. “Triste à l'issue du match de voir une équipe qui affichait l'ambition, en début de compétition, de monter au deuxième tour, jouer de la sorte. Désolé d'entendre le public se demander une fois encore ce qui se passe dans la tête de l'entraîneur lorsqu'il persiste dans ses choix catastrophiques”, nous dit-il, avant de lancer un pathétique “Allah ghalab ! C'est tout ce qu'on a dans le ventre”, avant de prendre congé. Pour cet autre, qui était encore attablé dans le café où il a suivi le match, la tristesse et la désolation se transforment en colère, devant l'impuissance des joueurs à marquer et à gagner un match. “Nous avions le match dans les pieds, surtout en première mi-temps et le cours du match a prouvé que nous avons donné le maximum. Nous n'avons pas d'attaquants de niveau et il faut se rendre à l'évidence ; nous ne faisons pas le poids malgré le courage qu'ont affiché les Ziani, Bougherra, Halliche et surtout, surtout le gardien M'bolhi, qui aura été tout simplement sublime”, débitera notre interlocuteur, en ponctuant son propos par des coups de poing rageurs sur la table. Reste maintenant à former une équipe qui saura allier le cœur et la technique, une fois de retour au pays. Il y aura des jours meilleurs ainsi, espérons-le.