Résumé : Yamina ne se sent pas bien. Sa belle-mère la rejoint dans la chambre et lui tient un discours sans appel. Elle croit la petite d'un autre. Farès surprend la discussion. Son visage est blafard… 3eme partie -Maman ! Peux-tu répéter ce que je viens d'entendre depuis le couloir ? Zakia porte la main à sa bouche en reculant comme pour s'empêcher de la faire. Elle jette un coup d'œil à sa belle-fille. Celle-ci a le visage si pâle que sans l'éclat de ces yeux, on l'aurait prise pour morte. - Qu'est-ce que tu as entendu ? demande Zakia à son fils alors qu'il regardait le bébé. Farès ? - J'ai tout entendu. Cette fille n‘est pas de moi. Qu'est-ce que tu lui as dit ! Comment peux-tu en être certaine ? - Je n'ai rien dit de tel ! nie Zakia. Je ne voudrais pas être la cause de vos querelles. C'était des petites remarques, sans importance. J'ai toujours eu une mauvaise langue. - Pas chez moi, avec ma femme. Si c'est le cas aujourd'hui, ce n'est pas sans raison, dit Farès. Tu as des doutes, quant à son origine ? - Non. Tu as mal compris mes propos, insiste sa mère en s'approchant de lui, posant une main sur son bras. Je trouve ta fille très belle, vraiment très belle. - C'est pourquoi tu as des doutes, conclut Farès. Je peux te rassurer maman, il n'y a pas plus fidèle qu'elle dans toute la région. Ma femme est exceptionnelle. Tu peux dormir tranquille, Magda a bien notre sang dans ses veines. Elle est bien à nous… de moi, la rassure Farès, l'œil attendri. Tu ne peux pas savoir combien tu m'as peiné. Le temps de quelques secondes, je t'aurais presque cru. Mais je connais ma femme. Je te l'ai dit. Il n'y a pas plus fidèle qu'elle. Zakia lui donne une tape à la joue, d'une main affectueuse. - Ça va ! Ça va. Je retire tout ce que j'ai dit, murmure-t-elle. Je m'en veux de t'avoir fait de la peine. Je ne sais pas ce qui m'a prise ! Je dois être jalouse de ta femme. Je lui envie cette fille. Elle est si belle. Zakia retourne au salon, laissant en tête-à-tête son fils et sa belle-fille. Yamina ne sait plus quoi penser. Au fond de son cœur, elle lui est reconnaissante d'avoir pris sa défense auprès de sa mère. Elle se demande quelle tournure aurait pris la situation si Farès avait cru sa mère ? - Ne lui en veux pas ! lui dit Farès. Les vieilles adorent compliquer les choses. Yamina aurait bien voulu le croire, mais elle sait que sa belle-mère doute vraiment d'elle. Sa belle-mère avait voulu ouvrir les yeux à son fils. Ce n'était pas pour compliquer les choses mais par devoir de vérité. - Fais comme si de rien n'était, lui demande-t-il. Tu sais qu'ils ne vont pas tarder. - Oui, je vais leur préparer un bon couscous, lui promet-elle. Farès embrasse le bébé sur le front avant de retourner au salon. Le temps de préparer un biberon de lait pour sa fille et de le lui donner, Yamina rejoint sa belle-famille. Elle ne tarde pas à débarrasser les tables basses. Elle commence à préparer le déjeuner sans même avoir rincé la vaisselle. Elle est en train de mouiller le couscous quand des éclats de voix lui parviennent depuis le salon. Elle reconnaît la voix de son mari et de sa belle-mère. Ne saisissant pas ce qu'ils se disaient, elle sort de la cuisine. Elle a juste le temps de les voir partir, Farès claquer la porte tant il était furieux. - Pourquoi ? souffle-t-elle. - Va savoir pourquoi ! Ils disent être pressés de partir pour rentrer avant la tombée de la nuit ! crie-t-il. Comme si j'allais les croire. Ma mère est derrière ce départ précipité. Il n'y qu'elle qui peut les influence à ce point ! Yamina ne peut s'empêcher de penser que si sa fille avait été brune les choses auraient été différentes. Connaissant sa belle-mère, elle sait que la guerre ne faisait que commencer. (À suivre) A. K.