Résumé : Mohamed découvre la vérité sur le comportement de son frère. Ce dernier s'était marié en catimini à une Italienne, et avait même une fille prénommée Yasmina. Farid avoue à son frère, qu'il s'etait marié contre son gré… 73eme partie Il se met à jouer avec sa casquette un moment, alors que Farid fumait cigarette sur cigarette. Un moment passe. Maria revint avec du café chaud et des gâteaux. Elle vint s'asseoir auprès de son mari, et pris sa fille dans ses bras. Farid tendit une tasse de café à Mohamed, qui l'accepte, mais ne put y toucher. Il jette un coup d'œil à Maria, et à la petite fille dans ses bras, et se demande, intérieurement, ce que sa mère dirait si elle appartenait que Farid était déjà marié et avait une famille. Telle qu'il la connaissait, elle en ferait toute une scène. Il pousse un long soupir, qui ne passe pas inaperçu. Farid fait un clin d'œil à sa femme, qui sortit en entraînant sa fille avec elle. Le jeune homme écrase sa cigarette dans un cendrier puis vint s'asseoir à côté de son jeune frère. Il lui entoure les épaules, et l'attire contre lui : - Je sais que tu m'en veux Mohamed. Mohamed hausse les épaules : - Peu importe. Le mal est fait. Ce n'est rien pour moi, mais pour maman... Tu imagines un peu quelle serait sa réaction ! Il avait élevé la voix pour débiter les derniers mots et Farid avait resserré son étreinte. Mohamed continue : - Elle a tellement souffert. Elle s'est sacrifiée pour nous élever. Elle a offert sa jeunesse et sa beauté pour faire de nous des hommes cultivés et à l'abri du besoin. Elle a tant fait pour nous permettre d'étudier et tracer notre chemin dans la vie. Tu imagines aussi qu'elle n'avait jamais voulu se remarier, pour nous garder auprès d'elle et nous protéger. Tu te rends compte Farid qu'elle avait à peine trente ans quand notre père nous a quittés ! Je ne te comprends pas mon vieux... Toi dont elle est si fière. Toi… Il éclate en sanglots dans les bras de son frère. Farid le laisse pleurer tout son saoul. Lui-même avait le regard mouillé. Mais le mal était fait. Que pouvait-il dire ? Il avait succombé à un moment de faiblesse, et il fallait réparer les dégâts. Quand il avait rencontré Maria, elle travaillait au port, et l'attendait sur le quai à chaque fois que son bateau était annoncé. Tout au début de leur relation, Farid lui avait expliqué qu'il ne pouvait penser à fonder une famille dans l'immédiat, car pour le moment, c'était la mer qui était sa famille. Mais Maria ne lâchait pas prise. Elle s'était amourachée de ce bel homme aux traits fins et au regard rieur. Il était jeune, beau et avait un poste intéressant sur ce bateau qui traversait des mers lointaines et des contrées mystérieuses. Farid la comblait de cadeaux et lui ramenait des souvenirs de ces pays dont les récits la charmaient. Loin de chez lui, et se sentant parfois nostalgique, Farid retrouvait un peu de chaleur auprès de cette Méditerranéenne dont les traits bruns et ciselés lui rappelaient sa mère. Mais les sentiments prirent une autre tournure. Un jour Maria lui annonce en larmes qu'elle était enceinte et que sa famille, allait la tuer pour laver l'affront. Elle était italienne, et dans son pays, avoir un enfant sans passer par les liens sacrés du mariage était un sacrilège. Elle pleura longtemps, et avoua à Farid, qu'elle avait déjà pensé à se suicider, mais qu'à la dernière minute, elle voulut tout d'abord lui en parler, afin qu'il sache, que sa mort n'était pas vaine. Mourir par amour pour lui était la plus belle chose qu'elle allait accomplir. Sensible à ses paroles, Farid ne sut quoi dire. La pensée d'être mari, et papa, ne l'avait jamais effleurée, et bien qu'il comprenait parfaitement la réaction de Maria, il ne savait pas quoi répondre, ni quelle décision prendre. Cette jeune femme lui plaisait, certes, et il l'aimait même très fort. Mais comment allait-il présenter les choses à sa mère et à ses grand parents ? Yasmina, sa maman, ne va pas sauter au ciel en apprenant qu'il allait se lier à une Italienne. Elle avait tant rêvé de le marier au bled, et de donner une grande fête, qui effacera le chagrin de ses longues années de souffrances. Farid avait sentit son cœur se serrer. Il avait peur, mais l'idée d'être père dans quelques mois le charmait. Cette perspective le décidera à prendre le taureau par les cornes et il demanda officiellement Maria en mariage. (À suivre) Y. H.