Les protestataires, dont un grand nombre faisait partie du comité de participation de l'entreprise, soulignent qu'ils sont victimes d'un acharnement de leur employeur suite à la grève observée par les travailleurs de l'entreprise en 2006. Deux années après leur licenciement par leur employeur, les dix-neuf travailleurs de Socothyd demandent toujours à être réintégrés dans leurs postes de travail. “Nous avons bénéficié d'une décision de réintégration de la part du tribunal de Bordj Menaïel en date du 16 décembre 2006 mais le P-DG de l'entreprise refuse de nous réintégrer”, affirment ces travailleurs dont la plupart sont actuellement sans ressources. Ces derniers précisent ne pas comprendre l'attitude de leur employeur qui continue à défier les lois de la République, notamment les décisions de justice rendues au nom du peuple algérien, disent-ils. Les protestataires, dont un grand nombre faisait partie du comité de participation de l'entreprise, soulignent qu'ils sont victimes d'un acharnement de leur employeur suite à la grève observée par les travailleurs de l'entreprise en 2006. “C'est parce que nous avons dénoncé la gestion de l'entreprise et refusé son bradage que nous avons été licenciés”, martèlent ces travailleurs qui reprochent à la direction de Socothyd d'avoir tenté de les impliquer injustement dans une affaire de détournement de deniers publics, puisque six d'entre eux seront poursuivis par l'entreprise pour plusieurs affaires liées à la gestion des œuvres sociales. Mais la cour de Boumerdès a prononcé l'acquittement pour les six travailleurs. En plus de leur réintégration, ces travailleurs exigent aussi d'être dédommagés de tous les préjudices subis. “Mais la direction de Socothyd refuse obstinément de nous réintégrer dans nos postes de travail au mépris de la loi”, affirment les travailleurs qui disent avoir saisi toutes les instances et les institutions de l'Etat pour exiger leur rétablissement dans leurs droits. Contacté par nos soins, le P-DG de Socothyd, M. Achaïbou, affirme que “sur les dix-neuf travailleurs, douze d'entre eux ont écopé de peines de prison avec sursis et ne pourront, dans ce cas, être réintégrés. Quant aux six autres, Socothyd a fait appel de cette décision et l'affaire est toujours en cours”. M. Achaïbou précise que ces derniers ont été indemnisés et ont reçu vingt millions de centimes chacun comme premier versement, soulignant que l'article 73 de la loi 90/11 autorise l'entreprise à donner des compensations pécuniaires à la place de la réintégration.Il ajoute que “ces travailleurs ont observé une grève illégale de cinquante jours, entraînant à l'entreprise un manque à gagner qui se chiffre à plusieurs milliards de dinars”, precise-t-il.