à comparer avec l'état des lieux du marché de Rovigo, celui des Eucalyptus pourrait faire figure d'exemple à suivre. Il faut dire qu'au moment où les autres marchés de gros, à l'instar de celui de Rovigo, sont cédés en gestion aux privés, aux Eucalyptus, le marché de gros est constitué en établissement public de gestion des marchés de gros de fruits et légumes sous la coupe de la wilaya. Cette différence fait que contrairement aux autres marchés où le négoce est ouvert à de nombreux intermédiaires, celui des Eucalyptus n'est ouvert qu'aux mandataires qui louent les 80 carreaux du marché. Mais la différence, même si elle est de taille, s'arrête à ce niveau. En effet, à l'instar des marchés de gros, celui des Eucalyptus connaît le même laxisme quant à l'application de la législation. Côté cour, le statut juridique du marché des Eucalyptus a permis de lancer un important plan de réhabilitation de l'infrastructure. Côté jardin, les attributions de l'établissement qui se limite à gérer l'infrastructure, n'ont pas empêché les dysfonctionnements dans la chaîne de la distribution. Tout en reconnaissant que le marché est plus organisé que ceux de Rovigo ou Khemis El-Kechna, un mandataire nous avouera que l'informel est bien installé au niveau du marché des Eucalyptus. Il nous expliquera que l'intrus, se faisant passer pour un client, gare son camion devant le carré d'un mandataire complice et s'adonne à son business en toute impunité. Interrogé sur la réaction de l'entreprise gestionnaire face à ces pratiques, notre interlocuteur se contentera d'un large sourire révélateur des passe-droits existants. Concernant les prix des produits, le mandataire nous expliquera que c'est le marché qui les fixe, selon la demande bien sûr. Pour avoir une idée sur les prix, il suffisait de constater la différence des prix affichés d'un carré à un autre. Des écarts de 5 à 10 dinars sur un produit a priori de même qualité et de même origine. Ces exemples parmi tant d'autres montrent, si nécessaire, la liberté que s'accordent les collecteurs quant à la fixation des prix qui n'obéit à aucune logique, sinon la leur, celle du tout bénéfice. Selon un autre mandataire, cette différence de prix par le fait que ces mandataires, après avoir écoulé au moins les deux tiers de leurs cargaisons, revoient leurs prix de vente à la baisse. Notre passage au marché de gros des Eucalyptus, révélera la faiblesse de flux par rapport au marché de Rovigo. Sur ce point, les mandataires précisent que les fellahs préfèrent aller à Rovigo car ils ont affaire à des intermédiaires qui leur payent la marchandise à la vente. Aux Eucalyptus, “nous ne sommes pas des revendeurs. On prélève un pourcentage sur la vente et le fellah est payé après. Notre pourcentage tourne autour de 8 % pour la marchandise d'un fellah et 6 % quant c'est un collecteur”, expliquera l'un des mandataires. Concernant les opérations de contrôle, même si celles-ci sont effectuées ponctuellement, l'on a été surpris d'apprendre qu'il n'existait pas encore un bureau permanent des services de la DCP sur les lieux. Pourtant, lors de notre passage dans le même marché de gros il y a une année, le premier responsable de l'établissement de gestion nous avait affirmé qu'un bureau permanent de la DCP allait être incessamment installé. Une année après, ce bureau n'est pas encore ouvert. Textes régissant l'activité des marchés de gros - Décret exécutif n° 09-182 fixant les conditions et les modalités d'implantation et d'aménagement des espaces commerciaux et d'exercice de certaines activités commerciales (Publié au JO n° 30 du 20/05/2009). - Décret exécutif n° 93-269 correspondant au 9 novembre 1993 relatif aux marchés de gros de fruits et légumes (Publié au JO n°73). - Arrêté interministériel correspondant au 6 février 1994 fixant le schéma directeur national d'implantation des marchés de gros de fruits et légumes (Publié au JO n° 30). - Arrêté interministériel correspondant au 6 février 1994 fixant les conditions d'exercice de l'activité de mandataire-grossiste en fruits et légumes (Publié au JO n° 30). - Arrêté interministériel correspondant au 6 février 1994 portant règlement intérieur de service général des marchés de gros de fruits et légumes (Publié au JO n° 30). - Arrêté interministériel correspondant au 6 février 1994 fixant les horaires de fonctionnement des marchés de gros de fruits et légumes (Publié au JO n° 30/94). - Arrêté interministériel correspondant au 8 janvier 1994 relatif à la qualité et à la présentation des fruits et légumes frais destinés à la consommation (Publié au JO n°14/94).