Justificatif Certains marchands de légumes affirment que l?augmentation ne se limite pas aux détaillants et expliquent être «obligés de suivre le marché de gros». «Ces augmentations sont de l?ordre de 10 à 15 DA par légume et par kilo», précisent-ils. D?autres marchands certifient que «le grossiste a augmenté les prix des légumes de 15 DA, nous, nous les augmentons de 10 DA. Il faut dire qu?on ne fait pas de bénéfice. On rentre juste dans nos frais». A titre d?exemple, «la pomme de terre coûte entre 27 et 30 DA le kg, nous la revendons entre 35 et 45 DA. La tomate, vendue en gros 80 DA, nous la vendons au détail entre 100 et 120 DA le kg», cite Rachid. Ce dernier relève que «le dernier choix ce sont des déchets. Voici une carotte dernier choix, en principe elle est à jeter, nous, nous la cédons à 10 DA/kg. Il faut bien rentabiliser». Son collègue fait remarquer que «la salade verte est à 20 DA le kg. Pour la vendre entre 30 et 60 DA le kg, nous sommes obligés de la débarrasser des feuilles abîmées. C?est une perte sèche». Il fait, également, remarquer que «le fenouil a deux formes : allongée et ronde. Cette dernière constitue le premier choix. Le grossiste vend ce légume à 40 DA le kilo. Nous le vendons à 40 DA, car on ne peut le vendre plus. Sinon, il nous restera sur les bras». C?est pourquoi, «la marchandise, ou tu la vends ou c?est elle qui te vend». Rachid reprend : «Les grossistes nous obligent à acheter avec tous les déchets : des légumes impropres à la consommation, des herbes et des tiges qu?ils incluent dans le poids. En réalité, nous achetons 10 % de marchandises de premier choix. Pour ce qui est du prix, lorsque nous achetons 30 kg, il déduit pour 2 kg.» «Un jour, au marché de gros, j?ai demandé le prix de la pomme de terre, le grossiste m?a répondu 27 DA le kg. Le temps d?un tour dans le marché, je suis revenu chez le même grossiste, je l?ai surpris au téléphone avec quelqu?un qui lui demandait de vendre à 30 DA le kg. Dans ce cas, moi , je la cède à 35 DA», raconte Rachid, avant de conclure : «Le marché de gros en légumes, c?est de la surenchère. C?est comme à la Bourse. Tout se fait par téléphone». Il faut savoir que Rachid et ses pairs s?approvisionnent au marché de Rovigo (Hammam Melouane), à Bougara, dans la wilaya de Blida. D?autres achètent leurs marchandises au marché de Boufarik, dans la même wilaya.