Pour sa première sortie sur le terrain, Mohamed Benmeradi semble imprimer une nouvelle vision de l'industrie nationale. “Les entreprises ne doivent plus dorénavant compter uniquement sur le financement de l'Etat, elles doivent aller au marché.” Cette déclaration est du ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion des investissements, M. Mohamed Benmeradi. Intervenant, hier, à l'occasion d'une visite de travail et d'inspection au complexe industriel de la société nationale du véhicule industriel (SNVI) à Rouiba, le tout nouveau ministre à la tête du secteur de l'industrie, qui a montré “toute la disponibilité du gouvernement à aider et à accompagner la SNVI dans son développement et sa mise à niveau”, a souligné l'impératif pour l'entreprise d'aller vers le marché et d'arracher des parts plus importantes pour lui permettre un meilleur essor et une meilleure situation financière. Accompagné du président-directeur général de la SNVI, M. Mokhtar Chahboub, ainsi que des représentants des travailleurs du complexe industriel, le ministre de l'industrie annoncera que “l'Etat est disposé à apporter son soutien au complexe et à développer autour de cette plate-forme d'autres à travers le territoire national dans le but d'un renouveau de l'industrie nationale”. “ma première visite, je l'ai réservée de façon symbolique au complexe SNVI en tant que fleuron de l'industrie algérienne”, a-t-il déclaré. le tout nouveau ministre plaidera “pour une véritable relance de l'industrie algérienne”. “la plate-forme de Rouiba va constituer un nouveau départ pour notre secteur industriel et la création d'un tissu industriel algérien privé et public”, indiquera le ministre aux journalistes à l'issue de sa visite qui aura duré plus de trois heures dans les différents ateliers du complexe, tout en rendant hommage aux travailleurs de cette société. “je rends hommage aux travailleurs de ce complexe engagés dans leur travail et qui font du patriotisme, alors qu'il n'y a pas de mise à niveau de leur outil de production.” “J'ai trouvé un personnel renouvelé, beaucoup de cadres aux commandes et le fait qu'au sein de la SNVI, les travailleurs font les métiers les plus complexes”, dit-il, promettant d'expliquer à ses collègues du gouvernement “toutes ses observations à ce propos”. Relancé sur la question, le ministre dira en substance que “le programme de mise à niveau et d'investissements pour la SNVI avance bien et sera incessamment soumis au Conseil des participations de l'Etat, lequel est très favorable au développement de cette entreprise nationale”. Le membres du gouvernement annoncera, dans le même ordre d'idées, l'intention du gouvernement de développer autour de cette société et d'autres entreprises nationales un tissu industriel qui aura plus d'intégration, et de créer de nouvelles activités dans l'industrie à l'image de la mécanique. Sur cette question, il indiquera que “le gouvernement continue à considérer le développement des industries mécanique, sidérurgique et électronique comme une priorité”. Sollicité à propos des dettes de la SNVI, le ministre indiquera que “ces dettes ne sont pas considérées totalement comme des dettes, puisqu'il y a des stocks évalués à des milliards de dollars”. “il faut savoir que le gouvernement a gelé les intérêts sur les découverts”, dit-il, précisant que dans le même temps, le gouvernement examine “des investissements pour la mise à niveau de la SNVI”, avec la précision que “le problème des dettes sera pris en charge à cette occasion et dans le cadre de cet examen, il y a un système de bonification des taux d'intérêt”. À la question de savoir si l'industrie algérienne est de la quincaillerie en référence à une formule utilisée par son prédécesseur Hamid Temmar, l'hôte de la SNVI dira sur un ton ferme : “non, l'industrie algérienne ce n'est pas de la quincaillerie !” Interrogé tout autant par rapport à un projet cher à Temmar, représenté à travers la mise en place de projets de fabrication de véhicules légers en Algérie, le ministre a commencé par dire que “ce type d'industrie est très complexe, sachant que le montage d'un seul véhicule tel qu'un camion contient quelque 5 000 références”, avant de noter qu'“il faut laisser le soin aux spécialistes en la matière de répondre à cette question”. Sollicité sur l'éventualité d'un allégement des procédures d'investissement pour les étrangers en Algérie, le ministre, qui répondra en disant “pas du tout”, notera que “les mesures contenues dans la loi de finances complémentaire 2009 ne sont pas lourdes, mais visent seulement à orienter les investissements vers un partenariat en faveur d'un véritable transfert de savoir-faire”. Et d'expliquer que “les investissements étrangers sont les bienvenus dans le cadre de la loi algérienne aussi bien dans le véhicule industriel que léger”. Ce faisant, le président- directeur général de la SNVI, Mokhtar Chahboub, a expliqué que la société a exporté, entre 2009 et début 2010, pour une valeur de 2,5 millions de dollars correspondant à un lot de pièces de rechange acheté par la Mauritanie et à 20 camions importés par le Mali.