Au cœur des Aurès vivait une famille modeste, un couple avec deux enfants, Aïcha et Ali. Une vie sans nuages jusqu'au jour où la maman trouve la mort en se noyant dans un oued. Un an plus tard, le père se remarie. La marâtre est une femme acariâtre. Distillant son venin, elle se montre méchante avec Aïcha et Ali, poussant le bouchon jusqu'à les priver de nourriture. Avant de mourir, la maman avait laissé à ses enfants une belle vache. Les deux orphelins se délectaient en cachette de lait chaud et sucré. Ils avaient de belles joues roses et joufflues. Au lieu de les voir dépérir, la terrible belle-mère constatait que les enfants étaient en parfaite santé. Découvrant le pot aux roses, “Cruella” ordonne à son mari de vendre la vache. Mais personne au village ne voulut acheter la vache des orphelins. La marâtre ordonna alors qu'on égorge la pauvre bête. Le mari s'exécuta sur-le-champ. Tout le monde eut droit à de belles parts de viande sauf les orphelins auxquels en jeta le pied de la vache. Le lendemain, ils se rendirent sur la tombe de leur mère. Ils versèrent toutes les larmes de leur cœur et enterrèrent le pied à côté de la tombe. Aussitôt le pied se gorgea, comme par miracle d'un lait chaud et sucré. Aïcha et Ali se régalèrent et prirent l'habitude de venir chaque jour sur la tombe de leur défunte maman. À nouveau leurs joues s'arrondirent. Nadia Arezki. [email protected]