Parce que son père, Mohamed Khouna Ould-Haïdallah, l'ancien chef de l'Etat mauritanien, avait soutenu le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, le Makhzen maintient, depuis le 13 juillet 2007, Sidi Mohamed Ould-Haïdallah, en détention à la prison de Salé. Selon lui, il s'agit tout simplement d'une “vengeance”. N'ayant pas digéré la position en faveur du droit à l'autodétermination du peuple sahraoui de l'ex-président mauritanien Mohamed Khouna Ould-Haïdallah, du temps où il était au pouvoir de 1980 à 1984, Rabat serait en train de prendre sa revanche à travers le maintien de son fils en prison depuis le 13 juillet 2007. C'est du moins ce qu'affirme ce dernier, Sidi Ould Haïdallah, qui est toujours emprisonné par l'Etat marocain, lequel veut “se venger” des positions de son père en faveur de la question sahraouie. L'information est rapportée par l'Agence de presse sahraouie (SPS), qui cite des juristes sahraouis, lesquels se réfèrent à une lettre récemment adressée à leur rassemblement des droits de l'homme. Le détenu Sidi Mohamed Haïdallah, qui se trouve actuellement à la prison marocaine de Salé, a indiqué que son emprisonnement vise à ternir son image et celle de son père sur le plan international et à l'amener à renoncer à ses positions à l'égard de la question sahraouie. Dans sa missive, Sidi Ould-Haïdallah affirme que la question du Sahara occidental “nous a coûté nos vies et nous n'y renoncerons pas. Les prisons marocaines ont renforcé notre attachement à celle-ci et à sa légitimité”. Il a également indiqué que la vengeance de l'Etat marocain contre son père “est une vérité qui a été affirmée par le délégué général de l'administration pénitentiaire marocaine”. Dans le même ordre d'idées, le député mauritanien Elkassem Ould Belali, qui a souligné que “les autorités marocaines, qui s'ingèrent dans les affaires de la Mauritanie, punissent le fils de l'ex-président Ould Haïdallah pour se venger des positions de son père à l'égard de la question sahraouie”, appelant Rabat à mettre un terme à ces pratiques. Cela étant, l'ancien chef d'Etat mauritanien Mohamed Khouna Ould Haïdallah a lancé un appel, le 18 juin dernier, pour la libération de son fils, Sidi Mohamed Ould Haïdallah, qui purge une peine de sept ans. Dans une déclaration rendue publique à Nouakchott, il a invoqué “des raisons humanitaires” pour justifier son initiative. Il affirme notamment que son fils “est soumis à des brutalités et tortures” de la part de ses geôliers. Mohamed Khouna Ould Haïdallah a mis en avant les relations fraternelles “historiques” entre la Mauritanie et le royaume du Maroc, qui justifieraient, selon lui, une formule d'arrangement sous la forme d'une libération pure et simple ou, tout au moins, l'extradition du détenu vers Nouakchott. Il s'agissait de la seconde initiative du genre de l'ancien président pour obtenir la libération de son fils. Pour information, en mai 2007, 629 kg de cocaïne avaient été saisis à l'aéroport de Nouadhibou, la deuxième ville de Mauritanie, après avoir été abandonnés en bout de piste par les pilotes d'un avion en provenance du Venezuela. Un mois plus tard, Interpol avait émis un mandat d'arrêt contre Sidi Mohamed Ould Haïdallah, destinataire présumé du chargement. Le 15 avril dernier, Sidi Mohamed Ould Haïdallah a entamé une grève illimitée de la faim. Une décision prise par le concerné pour protester contre les dures conditions de son incarcération. C'est l'avocat de Haïdallah Junior, qui avait confirmé cette nouvelle, précisant que son client, qui serait persécuté par d'autres prisonniers, sur incitation de ses geôliers, “se trouve désormais dans une cellule sans fenêtres ; ce qui l'expose davantage aux intempéries, tels que le froid, la canicule, la pluie ou les tempêtes”. Même s'il est coupable, tout indique que le fils de l'ancien président mauritanien fait l'objet d'un harcèlement particulier de la part des autorités marocaines, qui n'ont certainement pardonné à son père d'avoir soutenu le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination.