Cela s'est passé jeudi dernier au village Agraraj de la commune d'Aghribs. Il était 22h. Berci Ali, élu FFS à l'APC d'Aghribs, rencontre un citoyen du village, Seghir Mustapha, 39 ans, qu'il salue en ces termes : “Salam aleïkoum ya Si Mustapha.” Ce dernier répond : “Aleïkoum salam ya sidi el-mir.” Ces propos ont manifestement déplu au membre de l'APC qui rétorque : “C'est peut-être ta mère qui a voté pour moi ?” Une altercation s'ensuit et l'élu, militant du FFS, qui avait même participé au soulèvement de 1963 auquel ce parti avait appelé, se dirige vers son domicile pour y ramener sa vieille Mat36. Il retrouvera Seghir Mustapha sur qui il tirera une balle qui le touchera au cœur. Mustapha succombera sur le coup. Le coupable du crime se rendra quelque temps après au commissariat d'Azazga et sera placé sous mandat de dépôt. Son arme a été récupérée par les services du commissariat. Dans une déclaration de dénonciation de l'arch d'Ath Jennad, des délégués ont manifesté leurs indignation et révolte. “Le pouvoir maffieux et assassin, par l'intermédiaire de ses relais naturels devenus aujourd'hui mercenaires, a encore une fois frappé en assassinant un jeune homme sans défense”, lit-on dans la déclaration où les faits sont relatés. “En effet, le jeudi 28 août 2003, l'indu occupant (FFS) de la mairie des Aghribs, en l'occurrence Berci Ali, a froidement et lâchement tiré avec une arme de guerre sur le nommé Seghir Mustapha, âgé de 39 ans, le tuant et le laissant sur place au centre du village Agraraj, commune des Aghribs, arch d'Ath Jennad.” “Les citoyens et les délégués de l'arch d'Ath Jennad (sont) attristés et révoltés par cet acte lâche et ignoble commis par ces mercenaires occupant les mairies, en s'imposant comme des élus du peuple pour mieux l'assassiner”, dénonce-t-on. Enfin, l'arch d'Ath Jennad, tout en restant attaché profondément au caractère pacifique du mouvement citoyen, se dit plus que jamais déterminé à continuer le combat pour honorer le sang des martyrs et en finir avec les “assassins statués”. De son côté, la CICB (Béjaïa) a rendu publique une déclaration dans laquelle les délégués se disent “indignés par cet acte commis par un indu élu”. La CICB assure la famille de la victime de sa totale solidarité. La victime, notons-le, a été comptabilisée comme le 124e martyr du Printemps noir. L'enterrement aura lieu aujourd'hui à 13h au village Agraraj. K. S.