Le gouvernement britannique réfléchit à un plan d'urgence en cas d'effondrement de son groupe pétrolier BP, suite à la marée noire provoquée par le naufrage le 22 avril de la plate-forme offshore “Deepwater” qu'il exploite dans le Golfe du Mexique, a rapporté hier le quotidien The Times. Selon le quotidien, ces discussions reflètent l'inquiétude grandissante du gouvernement sur les possibles conséquences d'un effondrement de BP, qui était le plus grand groupe britannique avant de perdre la moitié de sa valeur depuis le mois d'avril. BP emploie, en effet, plus de 10 000 personnes au Royaume-Uni et ses dividendes alimentent nombre de retraites dans le pays. Le groupe a, par ailleurs, payé 5,8 milliards de livres d'impôts (7 milliards d'euros) en 2009. Il contrôle, en outre, des actifs énergétiques importants au Royaume-Uni, comme le système d'oléoducs qui relie une cinquantaine de champs pétroliers et gaziers en mer du Nord. Il contrôle aussi des actifs stratégiques à l'étranger, comme l'oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan qui relie l'Europe à l'Azerbaïdjan. Selon certaines informations, le directeur général de BP, Tony Hayward, devait se rendre en Azerbaïdjan dans la journée. Selon le Times, le Premier ministre britannique, David Cameron, doit discuter de BP avec les autorités américaines lorsqu'il se rendra le 20 juillet à Washington avec le ministre de l'Energie Chris Huhne. Une personne proche des discussions gouvernementales sur BP a indiqué au Times que, bien qu'”on ne sache pas trop où cela va aller, le gouvernement doit se tenir prêt à toute éventualité”. Une autre personne a indiqué au quotidien qu'une des possibilités envisagées était que le gouvernement ait à intervenir pour protéger BP, un peu à la manière des banques pendant la crise financière. BP était une compagnie nationale jusqu'à 1987. Interrogé par le Financial Times sur le plan d'urgence évoqué par le Times, le ministère des entreprises a indiqué qu'“il n'était pas question de faire des commentaires sur d'hypothétiques plans, qu'ils existent ou non”. BP, pour sa part, a indiqué “ne pas avoir remarqué d'attention particulière” de la part du gouvernement.