Le succès du Festival international de Timgad ne se dément pas. Il se confirme d'édition en édition. Parrainé par la wilaya de Batna et l'Office national pour la culture et l'information (ONCI), ce festival poursuit son ascension. Au cours de son histoire et évolution, cet événement a changé plusieurs fois d'appellation. Il a été appelé définitivement Festival international de Timgad pour mieux valoriser le site historique et touristique de Thamugadi. Créé en 1967 par quelques hommes de culture de la ville de Batna, sous l'appellation courte de Festival de Timgad, l'événement était de dimension locale et s'est donné, à l'époque, pour double mission de promouvoir la culture et le tourisme à travers l'exploitation du site archéologique romain de Timgad. L'idée était géniale et s'est vite concrétisée sur le terrain grâce à la volonté des hommes. Le site archéologique de Thamugadi a donc été mis au service de quelques événements culturels de dimension locale. Première expérience donc en 1967, et première réussite, selon certaines mémoires vivantes. “On assistait à de véritables rushs de touristes, qui venaient de partout, de l'intérieur du pays, de la France, de l'Italie, de l'Espagne, de la Belgique et même des Etats-Unis d'Amérique. Les activités culturelles étaient animées un peu partout, surtout en matière de chants, de danses et de fabrication artisanale. La wilaya de Batna était en fête”, se souvient ammi D. Mohamed, un accro du festival. Encouragé par la réussite et malgré le peu d'expérience acquise, les organisateurs avaient décidé, à l'époque, de passer à la vitesse supérieure et d'accorder à ce festival local une dimension méditerranéenne. Ainsi, en 1969, le Festival Méditerranéen de Timgad est institué et s'est vite forgé une réputation, grâce notamment à une bonne couverture médiatique. Malgré les difficultés financières et les problèmes de restauration, de transport et d'hébergement auxquels les organisateurs ont fait face, le festival avait acquis une renommée. Alors qu'il était en plein “boum”, il a changé sa dénomination pour devenir le Festival des arts populaires de Timgad, pour des raisons politiques, à l'époque de l'ère de la révolution agraire. En 1973, sous sa nouvelle dénomination, la musique et les danses des pays de l'Est envahissent le théâtre antique de Thamugadi avec un recul de participation des pays capitalistes. Malheureusement, cet événement culturel, qui devrait constituer un espace de témoignage de la diversité culturelle et contribuer au rayonnement culturel et artistique du pays ou du moins de la région, s'est limité timidement à un patrimoine local alors qu'il devrait s'ouvrir aux arts populaires à la dimension internationale, dans une perspective d'interaction, de métissage et de fusion. Le festival des arts populaires a été annulé. Depuis, ce fut la traversée du désert jusqu'à ce qu'on décide de lui redonner la vie en 1997 tout en lui gardant sa dénomination Festival des arts populaires. En 1998, les organisateurs opèrent un changement au niveau de la dénomination. Il devient le festival international de Timgad. Parrainé par la wilaya de Batna et l'ONCI, le festival a essuyé plusieurs critiques, et son image a beaucoup souffert des campagnes de dénigrements et de dénégation, à répétition. Revigoré par une affluence record, il est en train de redorer son blason et de devenir le plus gros festival de l'Est algérien, et le plus international de l'Algérie, avec la présence d'artistes des quatre coins du monde. La 32e édition, qui sera organisée du 9 au 17 juillet, confirmera, sans doute, toutes les espérances. Et pour la première, elle aura lieu dans le nouveau théâtre, le clone de Thamugadi.