Organisée par les comités de village issus de communes de Fréha, d'Aghribs, de Timizart, d'Azazga, dont les exécutifs étaient présents en force, ainsi que du mouvement associatif, une grande marche a eu lieu, hier, comme prévu par les organisateurs et la cellule de crise installée au lendemain du rapt, il y a huit jours, d'un jeune entrepreneur, I. Lounes, originaire de cette localité. Sous un soleil de plomb, la marche, à caractère pacifique, s'est ébranlée, dès 10h, depuis le stade municipal, pour aboutir, en augmentant de volume au fur et à mesure, devant le siège de la mairie de Fréha. Les milliers de personnes ont ainsi écouté, dans le silence, les prises de parole notamment de l'imam, des membres de la cellule de crise et du président de l'APC de Fréha. Tout au long de l'itinéraire, l'imam et des membres de cette cellule se relayaient au mégaphone, précédant les marcheurs à bord d'une ambulance, appelant les ravisseurs de l'otage à le libérer et “stopper le mal qu'ils auront causé par leur acte, non seulement à la mère de Lounès, très malade, à son père, handicapé, mais aussi à cet enfant, malade chronique, très fragile, mais très estimé dans la région, car c'est quelqu'un qui construisait anonymement pour les pauvres, qui achetaient, de la même façon, des médicaments au profit de malades nécessiteux, qui aidait à plus de 50% dans le financement des couffins du Ramadhan que l'APC attribue chaque année pour ses nécessiteux à l'occasion du mois sacré, qui participait, sans jamais le déclarer, à la réalisation de mosquées aussi bien dans sa commune que dans d'autres régions du pays, et surtout c'est quelqu'un de juste”. Le maire de Fréha a affirmé dans son intervention que Lounès n'a même pas la possibilité de se faire quelque fortune, car il venait tout juste de sortir des conditions de pauvreté, frappant aussi les familles de son village, grâce surtout à un prêt bancaire. Donc si les personnes qui ont opéré cet acte ont quelque sentiment de justice dans leur esprit, elles ne peuvent et ne doivent, en aucun cas, intenter à la santé d'un enfant aussi juste, dira encore le premier magistrat de la commune de Fréha. La ville de Fréha (35 km à l'est de Tizi Ouzou), ainsi que le chef-lieu de la commune d'Aghribs, ont suivi le mot d'ordre de grève de 9h à 12h, samedi, comme il a été suggéré par la cellule de crise composée des membres de comités de plusieurs villages de cette région des Ath Jennad. Celle-ci devait tenir dans la soirée d'hier, après la réussite de son action, une rencontre restreinte, en associant, peut-être, dira un des membres de cette cellule, un ou deux membres de la famille de l'otage. À signaler que ni les membres de la cellule de crise, ni ceux des comités de village ni, encore moins, des membres de la famille de la victime, n'ont soufflé mot sur l'éventualité de demande de rançon conditionnant la liberté pour le jeune entrepreneur, détenu par ses ravisseurs depuis le 3 juillet, alors que son état de santé, très précaire, nécessite un traitement médical quotidien.