“Entre les maquis terroristes et le naufrage de la harga, il y a Novembre et la Soummam qui ont donné naissance au RCD qui vous accueille”. Belle leçon d'espoir adressée, hier, par le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) aux participants au regroupement des étudiants algériens qui se tient du 21 au 27 juillet à la station balnéaire de Tigzirt, dans la wilaya de Tizi Ouzou. Un regroupement qui se tient en perspective des Journées de la jeunesse nord-africaine qui auront lieu l'automne prochain à Alger, nous a-t-on précisé sur place. Devant une assistance nombreuse représentant une vingtaine de wilayas, Saïd Sadi a estimé que lorsqu'un pouvoir “ne donne aucune chance à ses enfants, il les livre à toutes sortes d'aventures”. L'orateur suggère aux jeunes de se ressourcer dans les profondeurs de notre histoire contemporaine. “Vous n'êtes pas obligés de vous laisser gagner par la colère, la tentation ou le nihilisme en prenant comme raison de votre fureur l'échec et l'arbitraire des dirigeants actuels. Il faut savoir trouver et apprécier d'autres repères, d'autres exemples, d'autres valeurs pour se sauver de la destruction et, du même coup, sauver le pays”, considère-t-il. Estimant que les plus grands perdants de l'impasse algérienne, ce sont les jeunes, le Dr Sadi a salué le courage de ceux qui refusent le malheur qui s'abat sur le pays. À ce propos, il exhorte les jeunes, et notamment les étudiants, à prendre exemple sur les acteurs de la guerre de Libération nationale. Ces derniers, qui avaient 20 ou 30 ans à l'époque, ont réussi à donner un sens à leur vie en abattant la quatrième puissance nucléaire. “Ceux qui veulent vous dissuader du combat démocratique sont ceux-là mêmes qui, hier, n'avaient pas cru au combat libérateur de Abane”, rappelle encore l'orateur qui déconseille à la jeunesse de céder aux offres trompeuses. “Des structures avec de gros moyens sont mises en place depuis longtemps pour vous empêcher d'aller vers la lumière. Elles ont pour mission de vous perturber, de vous pousser à la faute et au découragement. Vous les entendrez souvent dire qu'il n'y a pas d'issue, pas de solutions, pas d'hommes ou de femmes dignes de confiance, que les responsables politiques sont tous les mêmes et qu'il ne sert donc à rien de vouloir changer les choses”, soulignera-t-il, faisant allusion aux services spéciaux qui, selon le même orateur, veulent discréditer l'opposition algérienne. C'est une manipulation politique de maintien au pouvoir, tranche Sadi. Celui-ci ajoute à l'adresse des jeunes Algériens : “À chaque fois que vous rencontrerez ces agents prédateurs, pensez à Abane, Ben M'hidi, Amirouche, Lotfi et tant d'autres. Pensez à ceux qui vous ont précédés et qui ont affronté les prisons et les tortures alors qu'on leur proposait villas et fortunes pour les amener à renoncer à leur combat.” Pour schématiser, le président du RCD fait un parallèle entre la génération de Novembre qui avait vaincu, avec courage et conviction, une puissance nucléaire et la jeunesse d'aujourd'hui qui affronte un régime qui est loin d'être une puissance nucléaire. Façon de dire aux jeunes qui risquent d'être gagnés par le désespoir qu'entre les maquis et le naufrage de la mer, il y a une alternative : militer pour le changement démocratique.