Douloureux constat avec ces statistiques qui comptabilisent des départs définitifs de la vie, en toute discrétion, le suicide en Algérie prend des proportions alarmantes. Le phénomène du suicide prend de l'ampleur et, plus grave encore, il touche des segments de la population qui jusqu'à très récemment étaient non concernés. Il s'agit notamment de la tranche des fonctionnaires, généralement sécurisés par la préservation d'un emploi. Au-delà des chiffres alarmants qui ne cessent d'augmenter et qui donnent froid dans le dos, il y a aussi ces nouvelles façons de mettre fin à ses jours. De plus en plus de cas d'immolation sont signalés et ont lieu sur des places publiques comme pour attirer l'attention des pouvoirs publics sur l'ultime recours du citoyen en bout de course. Les “motifs” qui amènent à cette décision extrême sont pour la plupart connus pour la tranche des personnes âgées : la perte de l'emploi à cause de la fermeture de son usine, l'exclusion d'une liste d'attribution de logements sociaux, etc. Reste la catégorie des jeunes dont la cause principale est l'absence de communication au sein de la structure familiale, la fille étant généralement le plus souvent exposée à cette exclusion. Il en est ainsi de la déception amoureuse ou du mariage forcé. Le suicide, ici, constitue une alternative au fait accompli que d'autres contournent par un procédé moins radical, la fugue perçue comme un moyen d'échapper au diktat du père ou des frères. Douloureux constat avec ces statistiques qui comptabilisent des départs définitifs de la vie, en toute discrétion, le suicide en Algérie prend des proportions alarmantes. En amont, il faut avouer que ce nouveau fléau n'est pas encore appréhendé par les pouvoirs publics qui se contentent de le classer dans la rubrique des cas isolés, alors qu'il y a urgence à s'interroger sur le nombre de suicides qui touchent certaines wilayas, dont Béjaïa et Tizi Ouzou en tête de liste. Mal-vie, absence de repères, hogra, chômage, il y a un peu de tout cela, mais quand on décide de mettre fin à ses jours, c'est que la confiance en son pays a déjà rendu l'âme. O. A. [email protected]