Les Etats-Unis ont fermé vendredi pour raisons de sécurité leur consulat à Ciudad Juarez, ville frontalière du nord du Mexique en proie à la guerre des cartels, contre lesquels l'armée a cependant remporté une victoire en tuant un chef de premier plan dans l'ouest du pays. L'ambassade américaine à Mexico avait fermé son consulat, le plus grand du Mexique, jusqu'à ce qu'un réexamen de la sécurité soit conduit, après l'assassinat en mars de deux Américains, dont une fonctionnaire consulaire, et d'un employé mexicain. Ces meurtres avaient été attribués au gang de Los Aztecas, lié au cartel de Juarez. Située à la frontière du Texas, Ciudad Juarez, 1,3 million d'habitants, est la ville la plus dangereuse du Mexique en raison de la “guerre des cartels”, avec 2 660 meurtres recensés en 2009. Mi-juillet, la violence était encore montée d'un cran lorsque des cartels avaient utilisé pour la première fois une voiture piégée pour tuer deux policiers. Une délégation américaine de haut rang, menée par Hillary Clinton, a reconnu, la semaine dernière à Mexico, sa part de responsabilité dans la crise sécuritaire que provoquent les cartels de la drogue. Mais, révoltés par la violence, les Mexicains se lassent des beaux discours de leur puissant voisin, dont ils redoutent les tendances interventionnistes. La tension est vive chez le voisin de l'Oncle Sam avec la rumeur de l'arrivée des G.I's. ! Hillary Clinton était accompagnée par les plus hauts responsables de la sécurité au sein du gouvernement Obama : la secrétaire à la Sécurité intérieure, Janet Napolitano, le secrétaire à la Défense, Robert Gates, le directeur du renseignement, Dennis Blair, et le chef d'état-major, Michael Mullen. Officiellement, ils étaient à Mexico pour débattre avec leurs homologues mexicains les avancées de l'initiative de Merida, plan de 1,1 milliard de dollars étalé sur la période 2008-2010 pour combattre le narcotrafic. Mais ne nous y trompons pas, ont annoncé les journaux mexicains : lorsque ce cabinet de crise se déplace en bloc, c'est pour aller en Irak ou en Afghanistan, pour mettre au point des plans d'attaque et des invasions dans des pays instables.