Les cartons jaunes et rouges n'ont pas bonne presse dans le monde du football et, notamment, chez les pratiquants. Dans un passé récent, nos arbitres étaient accusés de ne pas les brandir souvent dans des situations d'anti-jeu caractérisé où leur emploi est largement justifié, question de sanctionner les atteintes aux lois de jeu. Il est par ailleurs anormal qu'un joueur ou un groupe de joueurs discutent systématiquement les décisions de l'arbitre, alors que leurs protestations ne sont d'évidence pas fondées, ni dans l'esprit des spectateurs ni dans leur propre esprit d'ailleurs. Et il est plus anormal encore que des attitudes pareilles soient traitées avec indulgence. Ils étaient également accusés, à tort ou à raison, de ne les agiter dans des attitudes jugées despotiques que pour réprimer les atteintes à leur amour-propre que les actes d'anti-jeu. Ce laxisme et d'autres choses aussi, ont donné lieu à une escalade de gestes anti-sportifs de nature à entraîner des actes de violence dans les stades. À tel point que l'arbitre se trouve être malmené et bousculé et que le joueur triche en simulant des fautes ou encore à distribuer des coups de coude et de poing. Humanisé au double plan matériel et conditions de travail, l'arbitrage protégé de toute tentative malveillante d'où qu'elle vienne, se trouve métamorphosé en ce début de saison en faisant application à la lettre des lois de jeu et en ne tolérant aucune complaisance de nature à dégénérer le jeu et les joueurs. Non pas que nous jubilons de par le nombre important de cartons jaunes et rouges brandis à la face des joueurs fautifs, mais surtout parce qu'ils l'ont été justement mais aussi courageusement du fait que la grande partie des joueurs expulsés appartiennent aux équipes recevantes à l'image de Bentayeb et Kabri (NAHD-ESS) Ali Moussa (CRB-CAB) Bourahli (ESS-MCA- et Belatrache (USMB-CRB). Les Djaballah, Benouza et Benaïssa sont-ils les précurseurs du renouveau de l'arbitrage algérien qui n'est pas si mauvais qu'on le laisse croire quant il se veut impartial ? Cet arbitrage neutre et objectif par définition, est de nature à favoriser le spectacle par un jeu loyal, à protéger les équipes qui s'y exercent et les joueurs d'exprimer pleinement leur talent en jouant simplement au football et rien d'autre. L'impact positif de cette manière de procéder a été immédiat au sein des clubs qui promettent à leur tour, qui par la voix de leur entraîneur, qui par celle de leur président, de sanctionner techniquement et financièrement leurs joueurs réfractaires, à l'image du NAHD, du CRB ou encore de l'USMB. Il est, en effet, inadmissible qu'un joueur qui conditionne son appartenance à un club à coup de millions de dinars, puisse faire preuve d'un tel comportement en se faisant expulser, sanctionnant de facto son équipe qui se retrouve réduite en nombre, et pouvant générer des actes de violence dans les stades à la suite de cette expulsion. M. H.