Le chef de l'Etat est revenu sur les effets de la crise financière internationale et a appelé à des évaluations annuelles de l'exécution du programme quinquennal. “Nous sommes invités à la prudence et à l'action prospective”. Cette phrase est du chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika. Intervenant, dimanche dernier dans le cadre des auditions annuelles qu'il dirige sur les activités des différents départements ministériels, Abdelaziz Bouteflika, qui a présidé une réunion restreinte d'évaluation consacrée au secteur des Finances, a prévenu contre toute forme de gaspillage et a appelé le gouvernement à la prudence. Tout en indiquant, en effet, que “l'Algérie a pu faire face, sans conséquences négatives majeures, aux effets des crises financière puis économique mondiales, et entamer, cette année, un nouveau programme quinquennal massif d'investissements publics”. Le chef de l'Etat n'a pas manqué de faire observer que “la conduite du programme quinquennal d'investissements 2010-2014 fera l'objet d'une évaluation annuelle”. Pourquoi ? “C'est pour tenir compte de la situation de nos finances publiques”, précisera, à ce propos, Bouteflika. Il a ordonné, dans le même ordre d'idée, au gouvernement de veiller, “grâce à l'ensemble des mesures arrêtées en matière de dépenses publiques, à prévenir les réévaluations coûteuses des projets et à prohiber toutes formes de gaspillage”. Dynamiser l'accès des entreprises aux financements Abordant l'impérieuse nécessité de dynamiser la diversification de la production économique du pays pour, dit-il, “réduire la dépendance nationale excessive envers les hydrocarbures”, le locataire du palais d'El-Mouradia évoquera les mesures mises en place pour encourager et soutenir l'épanouissement des entreprises nationales, publiques et privées. Sur cette question, le chef de l'Etat a, à cet égard, instruit le gouvernement de dynamiser encore l'accès des entreprises au financement par les banques et le marché financier, dans la transparence et le respect des critères universels. Le chef de l'Etat dira, en substance, à ce propos, que “les dispositifs de garantie des crédits aux entreprises doivent être davantage actifs, la modernisation du système bancaire et financier doit se poursuivre aussi, avec le concours de partenaires dans des fonds mixtes et même, le cas échéant, le recours à l'expertise étrangère à même de participer à l'amélioration de la gestion des banques et établissements financiers publics”. Consolidation de la législation contre la corruption Il est expliqué, en outre, que l'évolution de la situation des finances publiques s'est effectuée dans un contexte caractérisé par “la quasi-stabilisation de la dette publique interne dont l'encours s'est positionné, à fin décembre 2009, à 814 milliards de DA contre 734 milliards de DA à fin décembre 2008 ; la quasi-stabilisation, également, de la dette publique externe, dont l'encours s'est situé, à fin décembre 2009, à 480 millions de dollars US contre 460 millions de dollars US, à fin décembre 2008, ainsi qu'une situation des opérations du Trésor, arrêtée à fin avril 2010, indiquant un solde global excédentaire de 35 milliards de DA contre un déficit de 65 milliards de DA à fin avril 2009”. Dans ce cadre, il est noté que le taux de chômage appréhendé à travers l'enquête de l'Office national des statistiques, s'est positionné à 10,2% en 2009, contre 11,3% en 2008. Il est indiqué que présentement, il est question de l'amorce d'une augmentation significative des crédits à l'économie, “qui devrait prendre encore de l'ampleur avec la politique récente en matière de bonification des intérêts relatifs aux crédits d'acquisition de logements neufs et de construction de logements ruraux”, est-il expliqué à ce propos. S'agissant de la modernisation de l'administration des finances, il a été relevé que le plan de réforme mis en œuvre par l'administration fiscale vise à garantir une meilleure mobilisation des ressources budgétaires d'origine non pétrolière, une veille fiscale effective et un système de pilotage garantissant une visibilité certaine, ainsi que la recherche de politiques fiscales qui favorisent une baisse de la pression fiscale. Evoquant le programme d'action de l'administration des domaines, il a été expliqué qu'il se fonde sur l'adaptation et la mise à niveau des dispositions législatives et réglementaires en vue d'une meilleure valorisation et protection du domaine public et du domaine privé de l'Etat, le parachèvement des opérations d'établissement du cadastre général pour l'ensemble du territoire national. S'agissant de l'administration des douanes, il est expliqué qu'elle mène des actions de réforme et de modernisation. Evoquant la détermination des pouvoirs publics à réprimer la corruption et l'atteinte au patrimoine public, et à faire prévaloir la transparence et le respect de la loi dans toutes les transactions économiques, le président de la République a précisé que, “outre les diverses mesures prises à cet effet et qui seront bientôt consolidées par d'autres, y compris législatives, l'avènement graduel d'un environnement économique marqué par la seule règle du droit et par une saine compétition, exige la poursuite de la modernisation de nos administrations financières et économiques”. Recul des exportations de 40% Dans son exposé sur la situation économique du pays, le ministre des Finances a relevé que la croissance économique, hors hydrocarbures, a atteint le niveau de 9,3% en 2009 contre 6,1% en 2008. Ce qui veut dire qu'il est question “d'une expansion économique portée par la bonne performance de la production agricole qui vient s'ajouter à la poursuite des bons niveaux de croissance des secteurs du bâtiment et travaux publics et des services”, est-il expliqué. La variation de l'indice général des prix à la consommation indique que le niveau de l'inflation se stabilise à 5,75% en 2009. L'année 2009 est également caractérisée par la poursuite de l'augmentation appréciable du niveau des crédits à l'économie dans un contexte de réforme du marché financier. En effet, de 2 615,5 milliards de DA en 2008, les crédits à l'économie sont passés à 3 045,2 milliards de DA en 2009, soit une augmentation de 16,4%. La valeur courante des importations a enregistré une baisse de 1% en 2009. Sur les exportations, il a été dit qu'elles ont reculé de plus de 40% du fait d'un recul équivalent enregistré par le prix des hydrocarbures. Aussi, la balance des paiements a affiché un solde des paiements courants de 520 millions de dollars US pour l'année 2009. Dans ce contexte, les réserves de change étaient de 147,2 milliards de dollars US à la fin de l'année 2009. S'agissant du niveau de la dette extérieure à moyen et long termes, il s'est situé à 3,92 milliards de dollars US à la fin de l'année 2009.