Classée il y a quelques années 138e ville sur 140 où il ne fait pas bon vivre dans le monde, Alger est, d'un avis unanime, trop sale. Elle ploie sous les immondices et toutes sortes de déchets. C'est devenu même une lapalissade que de l'affirmer tant les ordures ménagères font partie du décor quotidien. Hormis certains quartiers huppés comme Hydra, il n'est pas d'endroit où l'on ne rencontre pas des amas de détritus et des amoncellements d'ordures. Tout se passe comme si l'insalubrité est une fatalité. Au bas des immeubles, à proximité des marchés, ce sont toujours les mêmes images qui s'offrent à la vue à longueur d'année. Le Ramadhan aidant, en ce sens que la consommation augmente et, par ricochet, les déchets ménagers et la chaleur caniculaire qui sévit en ce mois d'août finit par conférer à nos cités l'aspect de grands dépotoirs à ciel ouvert où l'odeur nauséabonde le dispute aux essaims de moustiques et autres bestioles. Cette situation préjudiciable à l'environnement n'est pas sans conséquence sur la santé publique. Une situation qui interpelle et le quidam et les autorités. Mais à qui incombe la faute ? À l'entreprise Netcom chargée de la collecte des déchets et des ordures, on rappelle que des efforts sont fournis en permanence en dépit de quelques insuffisances. Pour ce mois de Ramadhan d'ailleurs, elle a renforcé même ses effectifs et des moyens logistiques, comme le dépôt de bennes à ordures dans certains quartiers. Dans le “faux procès” dont on veut accabler Netcom, il y a pourtant un “coupable”, soutiennent certains agents d'entretien : le citoyen. “En dépit du renfort, les employés de Netcom rencontrent des difficultés sur le terrain, d'autant que la majorité des habitants des quartiers ne respecte pas les horaires de sortie des ordures ménagères”, dit-on. Il faut dire que l'incivisme reste la principale cause de l'insalubrité. En plus du non-respect des horaires de sortie des ordures fixés pour la nuit, les citoyens, pour une bonne partie, jettent n'importe comment, n'importe où et à n'importe quelle heure leurs déchets ménagers. Et le pic est atteint lorsque arrive l'Aïd avec la présence des troupeaux de moutons et du foin. Des travers cependant qui n'expliquent pas tout pour certains citoyens. Pour ces derniers, ils se demandent pourquoi le problème ne se pose pas dans les quartiers huppés où se concentrent les ambassades, la nomenklatura et les pontes du régime. Employant quelque 5 000 agents, Netcom ne couvre pas toutefois la totalité des communes d'Alger. Certaines communes se prennent en charge tandis que d'autres payent, selon un président d'APC, Netcom pour un service qu'elle ne fournit pas “dans les normes”. Régulièrement remis sur le tapis, le problème de l'insalubrité et des déchets ménagers doit trouver une solution en urgence. Il y va de la santé des citoyens et de l'environnement. Peut-être se trouve t-elle, en amont : à l'école et dans les médias par des campagnes de sensibilisation.