Le bilan de l'invasion est très lourd. Selon le secrétaire à la Défense, Robert Gates, 4 419 soldats américains y ont laissé la vie. Pour financer cette opération qui a duré plus de sept ans, mille milliards de dollars ont été déboursés par les contribuables américains, sans compter les dépenses indirectes liées à cette guerre injustifiée. La quatrième brigade de la deuxième division d'infanterie de l'armée américaine, la dernière présente en Irak parmi les troupes de combat, a quitté le pays la nuit du 18 au 19 août par la frontière koweïtienne. Les militaires américains étaient 140 000 en 2009, au moment où Barack Obama accédait à l'investiture suprême aux Etats-Unis. Après le retrait de la quatrième brigade, ils ne sont plus que 56 000, et 6 000 d'entre eux devraient avoir quitté le territoire irakien d'ici le 31 août. Les 50 000 militaires restants auront un rôle d'assistance et de formation auprès des soldats et des policiers irakiens, mais ne seront pas directement impliqués dans les opérations de maintien de l'ordre. D'ici à la fin de 2011, l'ensemble des troupes américaines auront quitté le sol irakien, conformément à un accord établi entre Washington et Bagdad. Mais ce retrait total programmé ne rassure pas la population irakienne, qui continue de subir les affres du terrorisme islamiste et les conséquences d'une guerre interconfessionnelle entre chiites et sunnites. Ce sentiment est partagé par le chef d'état-major de l'armée irakienne, le général Babaker Zebari, qui a considéré, la semaine dernière, que ce retrait total de l'armée américaine était prématuré. Selon lui, les forces irakiennes ne seront pas en mesure d'assurer pleinement la sécurité du pays avant 2020. Le porte-parole du département d'Etat, Philip Crowley, a parlé pour sa part de “moment historique” et se veut rassurant. “Nous ne mettons pas fin à notre engagement en Irak. Ce n'est pas la fin de quelque chose, mais une transition vers quelque chose de différent. Nous sommes engagés à long terme en Irak”, a-t-il déclaré. Pour sa part, le gouvernement américain, comme pour justifier sa décision, ne manque pas d'évoquer la baisse du niveau de violence en Irak. 4 650 civils (seulement ?) ont été tués en 2009, le chiffre le plus bas enregistré depuis 2003, après l'invasion du pays en vue de renverser le président Saddam Hussein. Le bilan de l'invasion est très lourd. Selon le secrétaire à la Défense, Robert Gates, 4 419 soldats américains y ont laissé la vie. Pour financer cette opération qui a duré plus de sept ans, mille milliards de dollars ont été déboursés par les contribuables américains, sans compter les dépenses indirectes liées à cette guerre injustifiée. Mais le bilan est encore plus lourd du côté irakien. Les morts se comptent par centaines de milliers, civils et militaires confondus, le pays est presque totalement détruit, les guerres interconfessionnelles y font rage et l'Irak s'est transformé en Mecque inespérée pour l'organisation El-Qaïda qui y a établi des bases solides et multiplie les attentats sanglants. Cette guerre aussi absurde qu'inique a eu aussi des conséquences négatives à travers le monde, notamment dans les régions où l'islam est la religion dominante, en suscitant des vocations djihadistes, pour le plus grand bonheur des organisations islamistes radicales. Si l'invasion de l'Irak en 2003 a été largement et énergiquement condamnée en 2003, le retrait des forces américaines, sept ans et demi après, suscite des interrogations. Non pas sur le plan du principe, puisque ce retrait est inévitable et nécessaire, mais du point de vue du calendrier, tenant compte des circonstances. Quand on sait que depuis les législatives du 7 mars dernier, le pays est incapable de se doter d'un gouvernement, sachant que les attentats font leur lot quotidien de victimes et que la pseudo-démocratie installée se conjugue en clivages ethniques et confessionnels, quel avenir pour l'Irak ? Après avoir semé le chaos, les Etats-Unis ne peuvent prétendre se racheter une virginité en respectant un calendrier de retrait qui n'a reçu l'aval des dirigeants irakiens que pour des raisons politiciennes évidentes.