Dix-sept ans après le lancement du processus de paix israélo-palestinien à Oslo, des divergences de fond subsistent entre les parties sur un règlement final, faisant planer le doute sur l'issue des pourparlers directs qui vont être relancés le 2 septembre à Washington. 1) CREATION D'UN ETAT PALESTINIEN ET SES POUVOIRS : Les Palestiniens veulent proclamer en Cisjordanie et dans la bande de Gaza un Etat ayant tous les attributs de la souveraineté. Israël réclame la démilitarisation de cet Etat, le contrôle de son espace aérien et de ses frontières extérieures. 2) TRACE DES FRONTIÈRES DE L'ENTITE PALESTINIENNE, SORT DES COLONIES : Officiellement, les Palestiniens exigent un retrait israélien de tous les territoires occupés depuis juin 1967, y compris Jérusalem-Est annexée après sa conquête. Ils sont toutefois disposés à accepter des modifications frontalières mineures sur la base d'échanges territoriaux avec Israël. Israël exclut catégoriquement un retour aux frontières d'avant 1967, mais est prêt à des retraits importants en Cisjordanie. Il entend annexer les “blocs d'implantations” où vivent la grande majorité des 300 000 colons, hors Jérusalem-Est. Les Palestiniens exigent le gel des colonies durant les négociations, mais n'en font plus un préalable à leur reprise. En 2005, Israël a unilatéralement démantelé toutes les colonies de la bande de Gaza et quatre implantations isolées de Cisjordanie.En novembre dernier, Israël a annoncé un moratoire de la construction de 10 mois en Cisjordanie qui s'achève le 26 septembre. 3) STATUT DE JERUSALEM : Israël considère Jerusalem, dont sa partie orientale annexée à majorité arabe, comme sa capitale “indivisible et éternelle”. L'Autorité palestinienne veut faire de Jérusalem-Est, où vivent 260 000 Palestiniens et plus de 200 000 Israéliens, la capitale de son Etat. À Camp David, en 2000, le Premier ministre israélien de l'époque, Ehud Barak, avait suggéré que les quartiers arabes périphériques passent sous souveraineté palestinienne. Israël insiste pour garder le contrôle du “Bassin sacré” comprenant la Vieille ville, site des principaux lieux saints des trois monothéismes (islam, judaïsme et chrétienté). Les Palestiniens s'y opposent catégoriquement. 4) SORT DES REFUGIES : Il y a plus de quatre millions de réfugiés palestiniens. Il s'agit en grande majorité des descendants des quelque 700 000 Palestiniens ayant fui le territoire qui devint, en 1948, l'Etat d'Israël ou qui en avaient été chassés. Les Palestiniens ont toujours exigé qu'Israël reconnaisse un droit au retour dans ses frontières, conformément à la résolution 194 de l'Assemblée générale de l'ONU. Israël refuse catégoriquement ce “droit au retour” qui, s'il était appliqué, mettrait en péril le caractère juif de l'Etat. 5) CONTRÔLE DES RESSOURCES EN EAU : Israël se réserve une grande partie des nappes phréatiques dans le sous-sol de la Cisjordanie. Les Palestiniens réclament un partage équitable. 6) LE “CARACTÈRE JUIF” D'ISRAËL Le Premier ministre Benjamin Netanyahu demande que les Palestiniens reconnaissent Israël “comme l'Etat du peuple juif”. Les Palestiniens rejettent cette revendication dont l'acceptation reviendrait pour eux à renoncer au “droit au retour” des réfugiés en Israël.