“Il n'y aura pas d'augmentation dans le prix du pain”, selon le ministre du Commerce, Mustapha Benbada. Cependant, les boulangers de la wilaya de Constantine ne l'entendent pas de cette oreille et pratiquent des prix allant jusqu'à 20 dinars la baguette de pain amélioré, profitant ainsi de cette période du mois sacré de Ramadhan où le pain normal est indisponible dans presque toutes les boulangeries du centre-ville. En effet, les habitants du centre-ville de Constantine ont été surpris, voire consternés, par l'augmentation du prix de la baguette de pain, passé de 15 à 20 dinars en l'espace de 24 heures seulement. “Toutes les boulangeries ou presque pratiquent, à partir d'aujourd'hui (samedi dernier, ndlr), le prix de 20 dinars. Vous achetez ou vous partez”, lance un boulanger à un habitant. Ce dernier, pourtant, affirme avoir acheté, la veille, le même pain chez le même boulanger à 15 dinars. Ainsi, les boulangers de Constantine, non contents des récentes déclarations du ministre du Commerce quant au fait que l'état continuera à maintenir le prix de la baguette normale de pain à hauteur de 8 dinars, semblent vouloir imposer, de façon détournée mais flagrante, leurs propres augmentations aux consommateurs qui, en cette période de jeûne, se retrouvent otages et n'ont aucun choix. Si l'état donne la possibilité aux boulangers de fixer eux-mêmes le prix du pain amélioré, l'on est en droit de demander si tous ont le droit de le faire, car si l'on se réfère aux déclarations de l'un des responsables du service de la qualité et des prix auprès de la Direction du commerce, les boulangers sont tenus de respecter un cahier des charges qu'ils déposent avant même de commencer l'exploitation de leur commerce. Par ailleurs, il est vrai que les prix des produits utilisés dans la fabrication du pain amélioré comme la semoule, par exemple, ont augmenté, mais durant les autres mois de l'année, ce même pain amélioré est cédé à 10 et 12 dinars. Or, des boulangers ont procédé à une augmentation allant jusqu'à 20 dinars.