Cette année et pour ne pas déroger à la règle, l'Algérois a l'embarras du choix où passer ces soirées ramadhanesques. Ce ne sont pas les lieux qui manquent pour un moment de détente. Kheïmas, salons de thé et salles de spectacles au menu. Question de goût et de moyens ! Certains restaurants comme le libanais à Sidi-Yahia, le turc ou l'indien dans le même quartier, ouvrent même leurs portes pour le traditionnel f'tour. Et comme en 2009, le mois de Ramadhan est arrivé en plein mois d'août. C'est l'été et les soirées “ramadhanesques” ne démarrent qu'à partir de 22h. Cette année, comme ce fut le cas pour les précédentes, les kheimas sont là, un peu partout dans le centre d'Alger et sa proche périphérie, offrant des soirées artistiques et des qaâdate conviviales. Celles “dressées” dans les hôtels : Hilton, Sheraton, Riadh de Sidi-Fredj, Sofitel, El-Kettani, Mazafran…, proposent un menu quasi identique : musique, chant, tombola, DJ… le tout agrémenté de chicha, pâtisseries algériennes et orientales, servi dans un cadre rappelant les Mille et Une Nuits. D'ailleurs, dès que le seuil est franchi, c'est cette odeur de tabac odorant (sentant généralement la pomme ou la menthe) très propre au narguilé qui vient chatouiller vos narines. Les organisateurs de ces lieux proposent une animation variée, afin de contenter la clientèle. La musique algérienne à travers ses différents genres est très présente : algérois, choui/sétifien, moderne, chaâbi, gnaoui, raï… De quoi satisfaire tous les goûts. Les organisateurs de ces kheïmas tablent aussi sur la présence des grands noms de la chanson algérienne dans toute sa diversité, et la boucle est bouclée ! Toutefois ce plaisir ou extra ramadhanesque se paye et au prix fort. Dans certains de ces lieux, le client s'acquitte du droit d'accès, sans compter la consommation, alors que d'autres utilisent la formule le “billet d'entrée = une consommation”. Et comme les soirées se terminent vers 3h du matin, voire plus, on ne peut se contenter d'une seule boisson ou pâtisserie. Si les kheimas sont toujours bondées, les cafés et autres salons de thé continuent à attirer du monde chaque soir. Que ce soit en plein centre-ville ou sur les hauteurs, à savoir El-Biar, Hydra, Ben Aknoun ou Sidi-Yahia, l'attrait envers ces lieux publics, pour certains transformés, pour l'occasion en “salon à chicha”, est resté intact. Les clients sirotent le traditionnel thé à la menthe accompagné d'un bon qalb el-louz, discutant de tout et de rien, fumant du narguilé et/ou jouant aux dominos et autres cartes. Des jeux fournis par les cafetiers. À peine la prière d'el-Icha accomplie — des fois avant — que ces lieux affichent complet. Et rebelote, jusqu'à la fin de ce mois sacré et de piété. Le centre commercial et des loisirs Bab-Ezzouar, fraîchement ouvert, est “envahi”. Les cafés sont bondés de monde, même les magasins attirent. Des familles profitent pour les achats de l'Aïd el-fitr. Et pour ceux qui veulent se divertir, Alger offre, à travers les différents lieux de culture, à l'image de l'ONCI (les salles El-Mouggar et Atlas), l'Oref (salle Ibn-Zeydoun), l'Etablissement arts et culture (Théâtre de verdure Laâdi-Flici), le centre culturel de la Radio algérienne, le palais de la culture Moufdi-Zakaria ou la librairie Socrate News proposent une programmation culturelle et artistique variant entre musique et chant, théâtre, exposition, rencontres littéraires et débats…, afin que chacun y trouve son compte. D'autres renouent avec la tradition véhiculée par le mois de Ramadhan, à savoir les visites familiales. L'occasion où jamais de revoir les proches et les amis. Avec tout ce programme, l'inévitabe question “que vais-je faire ce soir ?” ne sera plus posée. Plusieurs lieux, différentes soirées. Il n'y a que l'embarras du choix.