Au lendemain de l'expulsion par Rabat des militants espagnols, qui ont pacifiquement manifesté samedi à Layoune en faveur de l'indépendance du Sahara occidental, le gouvernement de Madrid a demandé des informations complémentaires sur ces arrestations, alors que Zapatero s'est déclaré “préoccupé” à Pékin. Face au silence radio des autorités marocaines sur l'arrestation et l'expulsion vers les îles Canaries des manifestants espagnols en faveur de l'indépendance du Sahara occidental, samedi dernier à Layoune, le gouvernement espagnol a demandé des explications sur cet événement. De Pékin, le chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, a déclaré hier sa “préoccupation” après l'arrestation et les mauvais traitements qu'aurait infligés la police marocaine à un groupe d'Espagnols favorables à l'indépendance du Sahara occidental. S'exprimant lors d'un voyage officiel en Chine, le chef de gouvernement espagnol a déclaré, lors d'une conférence de presse retransmise en direct par la télévision espagnole, que “le gouvernement et le ministère des Affaires étrangères ont déjà fait part de leur préoccupation”. Tout en affirmant que “c'est un principe essentiel de la politique extérieure de maintenir une bonne relation avec un pays voisin comme le Maroc”, il ajoute que son gouvernement était “dans l'attente de recevoir des explications et informations adéquates” de Rabat. Un peu plus tôt dans la journée d'hier, un représentant du ministère espagnol des Affaires étrangères avait indiqué que le gouvernement Zapatero a demandé des “informations” au gouvernement marocain sur l'arrestation par la police marocaine d'Espagnols favorables à l'indépendance du Sahara occidental à Layoune. La même source a révélé : “Aujourd'hui, le secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, Juan Pablo de Laiglesia, a parlé avec son homologue marocain pour demander des informations, pour établir ce qui s'est passé.” Elle a notamment souligné que “la première chose est d'établir les faits”. Apparemment, cette demande d'explication intervient après les informations ayant fait état de la brutalité des policiers marocains, qui ont interpellé les militants espagnols favorables à l'indépendance du Sahara occidental, au cours de leurs manifestation samedi soir à Layoune, où ils ont apporté leur soutien “en faveur du peuple sahraoui et du respect des droits de l'homme”. En effet, les militants de l'association “SaharAcciones” ont dénoncé des mauvais traitements de la part de la police marocaine pour deux des 11 militants arrêtés. “SaharAcciones”, une association basée aux Canaries, a indiqué qu'“un groupe de policiers en civil les a chargés sauvagement, arrêtés et conduits au commissariat”, et deux militants ont été blessés à la tête et au corps par des “coups de pieds et poings” des policiers marocains. Dimanche, le ministère espagnol des Affaires étrangères avait confirmé que onze militants favorables à l'indépendance du Sahara occidental avaient été interpellés par la police marocaine et retenus plusieurs heures au commissariat de Layoune. Les mêmes services diplomatiques espagnols avaient aussi reconnu que deux des militants avaient nécessité des soins pour des blessures d'origine non précisée. Cela étant, après leur retour hier matin aux Canaries, après avoir pris un navire de Layoune, ils ont annoncé qu'ils porteraient plainte auprès de la justice espagnole contre leur interpellation et le mauvais traitement reçu par la police marocaine. Affaire à suivre !