L'auteur de l'attentat kamikaze déjoué en Mauritanie est un des quatre terroristes libérés par le Mali en échange de la remise en liberté de Robert Fowler, l'envoyé spécial de l'ONU pour le Niger, et son assistant enlevés par le groupe de Belmokhtar en 2008. Il s'agit de Idriss Ben Yarb, un Mauritanien qui a rejoint les maquis du GSPC en 2005. Il a participé à plusieurs attentats en Algérie avant de s'installer dans les camps de l'Aqmi au nord du Mali connu comme “ard izza” ou le Tora Borra maghrébin. Il était activement recherché par les services de sécurité mauritaniens. Selon des sources médiatiques mauritaniennes, il serait derrière l'attentat qui a ciblé un haut officier malien assassiné dans son domicile à Tombouctou, avant qu'il ne soit arrêté en 2008 et libéré avec trois autres prisonniers dont l'Algérien, Zaïdi Belgacem, alias Abou Oussama Jazaïri, en échange de deux otages dont le diplomate canadien. Belmokhtar, qui détenait les deux otages, avait exigé en échange la libération de ses ex-compagnons détenus au Mali dont un artificier. Pour rappel, le 25 août, une tentative d'attentat-suicide a été déjouée devant une caserne de Néama, près de la frontière avec le Mali. L'armée mauritanienne a réussi à neutraliser le kamikaze qui fonçait vers le bâtiment au volant d'une voiture bourrée d'explosifs. Il s'est avéré plus tard que le véhicule a été subtilisé de l'administration de santé au nord du Mali. Cette attaque est intervenue 48h après la libération des deux otages espagnols. L'Aqmi a revendiqué l'attentat tout en précisant que c'est en représailles du raid franco-mauritanien qui s'est soldé par l'élimination de 6 terroristes. Cet attentat reflète le recours de l'Aqmi aux terroristes “élargis” pour commettre des attentats kamikazes dans leur propre pays devant le recul du recrutement et la soumission absolue de ces élargis qui ont été une monnaie d'échange contre des otages occidentaux. Le Mali a déjà libéré quatre autres terroristes en échange de l'otage français, Pierre Camette, un agent de la DGSE. Il s'agit des nommés Mohamed Ben Ali, et Tayed Naïl, (Algériens), Houti Karito, (Burkinabé) et Beïb Ould Nafa, (Mauritanien). Ce qui avait provoqué une mini-crise diplomatique. L'Algérie et la Mauritanie ont, en effet, décidé de rappeler, chacun, leur ambassadeur à Bamako. La décision de Bamako de libérer “des terroristes recherchés par des pays voisins est un développement dangereux pour la sécurité et la stabilité dans la région sahélo-saharienne et sert, objectivement, les intérêts du groupe terroriste activant dans la région sous la bannière d'Al-Qaïda”, avait déclaré alors Mourad Medelci le ministre des Affaires étrangères.