Le Premier ministre, M. Ahmed Ouyahia, a fixé le 31 mai comme une date butoir au ministère de l'Habitat et le groupe Eriad d'Alger pour trouver une solution définitive au complexe agroalimentaire de Corso, laissé à l'abandon depuis qu'il a été endommagé par le séisme du 21 mai 2003. C'est ce qu'a révélé M. Noureddine Moussa, ministre de l'Habitat, lors de sa dernière visite à Boumerdès et aussi le wali de Boumerdès qui a été régulièrement informé de l'avancement de ce dossier. Le ministre a même chargé le CTC-Centre pour donner un avis définitif sur la situation de ce complexe dont la moitié de ses silos a été littéralement cisaillée par le tremblement de terre. Ces décisions interviennent suite à la dernière réunion du Conseil des ministres où le problème de stockage des céréales à été largement abordé notamment par M. Benaïssa, qui a évoqué l'insuffisance des infrastructures de stockage. M. Moussa a, par ailleurs, reconnu l'énorme retard enregistré dans la gestion de ce complexe, mais il a rassuré qu'une solution sera trouvée dans quelques jours. “Si ces silos nécessitent une opération de renforcement, on le fera sinon on demandera à l'Eriad de les démolir”, a-t-il précisé. Le ministre a ajouté que “c'est moi-même qui ai saisi le CTC-Centre suite aux instructions du Premier ministre pour nous donner un avis pour l'exploitation des expertises faites par un Algérien et un Franco-hongrois spécialisé et qui a beaucoup d'expérience”, a affirmé M. Moussa. L'on sait que le wali de Boumerdès, M. Brahim Merad, et le sénateur M. Mokhtar Si Youcef ont tout deux parlé de la situation de ce complexe aux autorités supérieures. Même Sidi-Saïd et l'union de wilaya UGTA de Boumerdès ont abordé le sujet lors de plusieurs rencontres et réunions au lendemain de la dissolution de la filiale de Corso et le licenciement de ses 800 travailleurs. Le complexe agroalimentaire de Corso est resté comme une tache noire dans la gestion du dossier du séisme de Boumerdès. C'est la seule infrastructure publique qui n'a pas fait l'objet d'une opération de confortement. Pourtant, une étude pour le confortement des cinq de ses silos endommagés a été faite par le cabinet de génie parasismique, dynamique et sismologie (GPDS), un bureau d'études socialisé sélectionné lors d'une consultation qui a regroupé de nombreux bureaux d'études étrangers. Les études et les plans d'exécution ont été approuvés en 2004 puis remis au groupe Eriad d'Alger en sa qualité de maître de l'ouvrage mais depuis rien n'a été fait, bien que des engagements aient été faits à l'époque aux travailleurs pour le démarrage des travaux. On a même avancé le nom de l'entreprise algérienne Hydrotechnica retenue pour entamer les travaux de confortement. De faux espoirs ont été donnés, en 2006, aux 400 employés rescapés des mesures de compression d'effectifs décidées par le groupe Eriad d'Alger puisqu'on a parlé officiellement d'une entreprise tunisienne qui devait prendre possession du complexe. L'annonce a été faite à la presse par le directeur de la Société de gestion de participation (SGP) qui a avait indiqué que le complexe de Corso sera cédé à une société tunisienne en l'occurrence Couscous-serie du Sud. M. Ouyahia, qui était Chef du gouvernement à cette époque, a appuyé la proposition. Mais le projet tombe avec son départ quelques semaines plus tard. Le gigantesque complexe qui, à lui seul, peut absorber la moitié de toute la production nationale de blé est toujours abandonné.