Le retour à la normale du commerce des épices est revenu depuis le premier jour du Ramadhan. Une semaine avant, et à longueur de journée, les épiceries (celles du marché, notamment) ne désemplissaient pas. Comme chaque année, à l'approche du mois béni, une frénésie s'empare des ménages en matière d'achat des denrées alimentaires entrant dans les menus “spécial Ramadhan” et, avant tout, d'épices fraîchement moulues. Si le reste de l'année, on achète juste l'épice qui manque et en petite quantité (pour 10, 20, 30 DA), la tendance, en cette période, est à la boulimie. Les consommateurs voient gros - les hommes, surtout, quand ils sont chargés de l'achat et qui font main basse sur ce qui est utilisé dans les plats traditionnels comme ce qui ne l'est pas. Ils achètent sur les conseils généreux du commerçant. Vendus au poids, en grains ou en poudre, ces petits riens, qui font la richesse en saveur, en couleur, en arôme et flattent les papilles, sont incontournables dans la cuisine algérienne qui se veut plus goûteuse en ce mois du raffinement culinaire. Incontournables au point que nul ne cherchera à savoir si, pour le même prix, le poids acheté est le même tout au long de l'année. Seul l'épicier, en faisant sa pesée, jugera, en cas d'augmentation du cours, s'il doit, dans ses comptes d'apothicaire, en retirer quelques grammes que personne ne remarquera. L'augmentation des prix est “visible” sur tous les produits, sauf sur les épices. On continuera d'acheter, comme pour les produits de base dont on ne peut se passer, paprika, cumin, cannelle, poivre…, sans songer, un jour, à en faire l'économie. Dans quelques jours, ce sera les commerces de produits destinés à la préparation des gâteaux de l'Aïd qui seront pris d'assaut. À chacun son heure faste !