Dans le cadre des auditions annuelles qu'il dirige sur les activités des différents départements ministériels, le président de la République a tenu, le 29 août dernier, une réunion restreinte d'évaluation consacrée au secteur de la santé, de la population et de la réforme hospitalière. La communication présentée par le ministre de la Santé a confirmé la tendance observée cette dernière décennie en matière d'amélioration constante des indicateurs de base de l'état de santé de la population ; l'Etat a consacré 8% du PIB en 2010 contre 3,96% en 1999. Ces indicateurs concernent notamment une augmentation de l'espérance de vie à la naissance, qui atteint 75,5 ans pour les hommes et 76,5 ans pour les femmes ; un recul de la mortalité, notamment infantile, qui est passée de 39,4 décès pour 1 000 naissances en 1999 à 24,2 en 2009 et une quasi-extinction des maladies contrôlables par le programme élargi de vaccination. À la lumière des progrès enregistrés grâce aux efforts de tous les acteurs, la politique de santé publique accorde désormais un intérêt plus soutenu aux maladies non transmissibles. En ce qui concerne la qualité des soins et la prise en charge des usagers des structures publiques de santé, un large audit portant, notamment sur l'hygiène hospitalière, s'est traduit par la prise de mesures relatives à l'équipement de toutes les structures de santé en matériels adaptés de stérilisation et d'élimination des déchets à risques infectieux. La situation sanitaire globale a connu une amélioration significative : le nombre de médecins par habitant est passé de 1 pour 1 750 habitants en 1999 à 1 pour 908 habitants en 2010 et le nombre de lits par habitant est passé de 1,44 lit pour 1 000 habitants en 1999 à 1,94 lit pour 1 000 habitants en 2010. Cette situation est appelée à s'améliorer par une meilleure couverture des différentes wilayas, de manière à éliminer les disparités qui peuvent encore exister. Le personnel paramédical, qui compte 100 000 agents, toutes spécialités confondues, exerçant au sein des établissements publics de santé, verra son effectif renforcé grâce à un réseau de 24 écoles spécialisées inscrites dans le cadre du plan quinquennal 2010-2014. Parallèlement, l'effort de formation entrepris en 2009 pour 10 500 élèves se poursuivra à la rentrée pédagogique 2010-2011. En matière de gestion hospitalière, le secteur s'est doté d'une Ecole nationale de management et d'administration sanitaire qui a pour mission la formation de cadres gestionnaires des établissements de santé. Le programme quinquennal 2010-2014 concerne la réalisation de plus de 1 000 structures de santé. Enfin, et dans le domaine des produits pharmaceutiques, des progrès ont été enregistrés grâce aux mesures de promotion et de développement de la production nationale du médicament. Le1er semestre 2010 enregistre une baisse de 22% de la facture des importations par rapport à la même période en 2009. À l'issue de l'évaluation du secteur, le président de la République a souligné que “la satisfaction des citoyens nécessite des améliorations qualitatives constantes”. Aussi le président de la République a instruit le gouvernement à l'effet de dégager “toutes les mesures allant dans le sens du strict respect de la continuité des soins, de la prise en charge rapide des malades et d'une plus grande rationalisation de la gestion des infrastructures de santé publique”. Enfin, concernant la problématique des produits pharmaceutiques, et au regard des premiers résultats enregistrés, le chef de l'Etat a réitéré ses directives pour promouvoir la production nationale du médicament en ciblant en priorité les médicaments essentiels, soulignant que “la pharmacie centrale des hôpitaux doit être réhabilitée pour être réellement un instrument de sécurisation et de régulation de l'approvisionnement des structures publiques de santé en produits pharmaceutiques”.