Le comité du village des Aghribs, en collaboration avec l'APC, ont organisé, vendredi soir, un grandiose gala sur la placette du village, à proximité de la mosquée Sidi Djaffar, animé par des artistes et chanteurs kabyles comme Medjahed Hamid, Ali Meziane et Hacene Ahres, en cette veille de Leïlat El Qadr (“Nuit du destin”) coïncidant avec le 27e jour du mois de Ramadhan. Cette fête, qui a vu d'innombrables familles déferler, a été précédée par de très beaux chants traditionnels des femmes (tivugharin) préludant aux cérémonies d'application du henné sur les menottes d'une vingtaine d'enfants attendant leur circoncision pour le lendemain, dans les rites habituels, religieux et traditionnels au niveau de l'hôpital d'Azeffoun. La fête a été rehaussée par la présence des élus locaux, des députés, des notabilités invitées des régions voisines. Les habitants d'Aghribs et des villages environnants venus en force ont submergé la placette centrale, sitôt le f'tour terminé, pour assister à une formidable soirée artistique. Dès 21 heures, la soirée est annoncée par de stridents youyous qui déchiraient le silence d'un ciel pur et serein du village, suivis de chants traditionnels puisés du patrimoine ancestral kabyle et religieux. Les bambins à circoncire, qui étaient tout joyeux et habillés de jolies gandouras, chaussures et chéchias spéciales pour la circonstance, accompagnés de leurs parents, ont embelli le devant de la scène avec leurs beaux visages joviaux et débordants de bonheur. C'est à Ali Meziane auquel l'animation de la soirée a été confiée par le comité du village, avant d'entamer le gala avec de célèbres chansons de son riche répertoire dont raffole son public, telles que Kem ruh wahdem nekki wehdi, Tamacahuts n syliuna, etc. qui ont suscité un tonnerre d'applaudissement. Juste après, le tour est revenu au magicien Aziz, venu de Sidi Aïch pour égayer les enfants d'Aghribs, émerveillés par ses tours de prestidigitation. Ensuite, c'est au tour encore de Hacène Ahres, une autre icône de la chanson kabyle chaâbi et sentimentale, de faire son entrée sur scène. Il interpréta, une heure durant, une série de chansons et tubes puisés dans son riche répertoire avant la très attendue apparition de Medjahed Hamid, qui se fit accueillir, comme ses prédécesseurs sur scène, par des salves d'applaudissements ininterrompus d'un public par trop attentionné. Très ému par tant de chaleur humaine, le célèbre animateur de la Chaîne II de la radio nationale, si enchanté de se retrouver à Aghribs, entama sa prestation après avoir remercié vivement les organisateurs et le comité du village, qu'il a assuré de son “plein soutien”. Medjahed Hamid a surfé sur son riche répertoire tout au long de sa prestation sur scène, au grand bonheur d'une immense foule composée d'hommes, de femmes, de familles, suivant religieusement les très belles interprétations de l'artiste telles que Ay ul iheznen dima, l'un de ses chefs-d'œuvres, ou encore Tagujilt, Chah degnegh, pour passer ensuite à ces quelques chansons rythmées qui enflammèrent l'assistance. L'idole des jeunes et des moins jeunes, visiblement émerveillé par l'immense public, termina sa prestation, sa première à Aghribs, tout en jurant qu'il préfère mille fois chanter, ici, à Aghribs qu'au Zénith de Paris. Il promettra ensuite à son “merveilleux public d'Aghribs” de revenir chanter encore autant de fois qu'il faut dans cette chère région qui a vu naître les H'nifa, El Anka, Issiakhem, Iguerbouchène, Didouche, Rouiched, Djaout, etc. Le lendemain matin, après l'agréable soirée, les organisateurs ont formé un long cortège de voitures pour se rendre, sous des airs musicaux des grands jours, à l'hôpital d'Azeffoun où la circoncision d'une vingtaine d'enfants était prévue par des chirurgiens de l'établissement.