Actuellement, en Algérie, il existe environ une centaine d'enseignes internationales, tous domaines confondus, mais très peu représentent le secteur de l'habillement. Les franchisés ne se bousculent pas au portillon Algérie et les raisons sont nombreuses. Cherté de la location des locaux, lourdeurs bureaucratiques, corruption et pour corser l'addition, le Credoc, ce nouveau facteur bloquant. L'un dans l'autre, tous ces éléments constituent de véritables entraves au développement de la franchise en Algérie. La friperie fait banque… route ! Toutefois, tout le monde n'attend pas spécialement la venue en grand nombre des grandes enseignes internationales pour s'habiller. Il y a ceux qui se débrouillent comme ils peuvent, entre la petite boutique du coin et le trabendiste du quartier. Et il y a aussi tous les autres, de plus en plus nombreux, qui guettent le dernier arrivage de ballots vestimentaires, dans les différentes friperies du pays. Il existe plus de 3 000 grossistes fripiers pour environ 25 000 postes d'emplois directs et indirects. Mais aujourd'hui, les quelques 150 importateurs de friperie risquent de se tourner ailleurs, vers des horizons plus cléments, car ils estiment que, depuis la fin 2009, le marché de la friperie est, lui aussi, menacé de disparaître. Les marchandises importées d'Asie, des Etats-Unis, du Canada ou de Tunisie sont principalement bloquées au niveau des ports. Les banques ne jouent plus le jeu. Elles refusent de les accompagner dans les opérations d'importation de friperie. À l'origine de ce retournement, une tardive lecture contenue dans une précédente loi de finances qui interdit l'importation d'équipements usagés. Pourtant, la friperie n'est quand même pas un équipement ni matériel ? Et c'est au lendemain de la promulgation de la LFC 2009 que les banques ont, d'une certaine manière, bloqué les domiciliations d'importation de friperies. Tout est dans le look ! Economiquement, les friperies ont quelque peu gêné les rares professionnels de la petite industrie vestimentaire locale. Le commerce du prêt-à-porter a aussi enregistré un manque à gagner. Mais la balance a néanmoins été profitable aux citoyens à petits revenus, soucieux de vêtir décemment leurs enfants, sans trop se ruiner. Aujourd'hui, cette ultime alternative semble s'éloigner. En plus de l'aspect pécuniaire, ce type de magasins, de par la très large gamme de produits proposés, offraient la possibilité aux “non conformistes” de trouver la pièce originale et de se relooker autrement. À juste titre, à propos de look, force est de reconnaître qu'un grand effort est en train d'être fait. Concurrence oblige, les boutiques se modernisent. Des designers sont même sollicités pour rivaliser d'imagination. L'esprit marketing, ce petit plus non considérable mais qui fait la différence, commence apparemment à faire son petit bonhomme de chemin. En arriver à consentir un investissement en matière de design, reconnu comme un excellent placement en matière de communication visuelle, est en soi, une avancée considérable en culture de vente. La culture du beau ! Communication visuelle Aujourd'hui, chacun sait qu'un produit, aussi bon soit-il, ne vaut qu'à travers son étui. Contenu et contenant sont indissociables. Et l'on ne découvre, d'abord, que le contenant. Une boutique, sa vitrine, la qualité de l'accueil, sont le premier contenant des produits proposés à la vente. Ça ne laisse pas de place à la publicité mensongère. C'est à ce niveau précis que la franchise peut apporter une nouvelle façon de voir, de concevoir le monde de la vente en magasin. La qualité première d'un vendeur est sa capacité à communiquer, à vous convaincre que son produit est ce qu'il y a de mieux. Mais, avant cela, l'enseigne et la devanture de son établissement doivent vous captiver, vous séduire, vous persuader, qu'ici, à cet endroit, vous allez trouver chaussure à votre pied. La force de vente des enseignes internationales, elles la doivent au génie de la communication. Dernièrement, à l'occasion de l'inauguration du nouveau centre commercial et de loisirs de Bab-Ezzouar, la clientèle algéroise n'a pas caché son émerveillement devant la qualité et les soins apportés aux devantures des magasins. La grande distribution Uno avait donné le “ton” où les vifs et pastels s'entremêlent en totale harmonie, dans un immense espace charmeur à souhait. À quelques marches de là, à l'étage supérieur, se dresse sur 1 500 m une authentique planète. La planète du prêt-à-porter, bon marché. Une surface nommée Fashion Planet pour jeunes adultes, adolescents, jeunes filles, jeunes femmes, composée de diverses marques internationales. Mais, pour rester dans la déco et le marketing, deux notions bien distinctes et à la fois complémentaires, Fashion Planet a frappé fort… les esprits. Son design est un sublime mariage fait du baroque et du moderne. En même temps, très soigné et biscornu. C'est ce qui s'appelle réussir son “bizarre”. Et un bazar bizarre, ça attire, à coup sûr ! Le marketing, c'est avant tout, la communication visuelle. En toute franchise ! “Cent pour cent, sans contrefaçon”, c'est le label de Fashion Planet. Une stratégie mise au point pour lutter contre les produits d'imitation et défendre ses marques. La première du genre. En effet, l'un des atouts et fondements de la franchise, c'est que les enseignes internationales constituent, de par leur présence en Algérie, une réelle alternative au commerce informel et à la contrefaçon des grandes marques. Une bonne manière de commercer en toute… franchise ! R. L. [email protected]