Un album, plusieurs concerts. Ce groupe, en presque trois ans, a atteint une maturité artistique certaine, le faisant évoluer dans la cour des grands. Après avoir sillonné le territoire national (Oran, Tlemcen, Mascara, Sidi Bel-Abbès, Alger, Bouira, Médéa, Tizi Ouzou, Béjaïa, Sétif, Batna, Oum El-Bouaghi, Guelma, Constantine, Souk Ahras, Guelma, Annaba, etc.), ainsi que des concerts dans différentes villes à l'étranger (Tunisie, Egypte, Mali, Burkina Faso, France, Inde, Soudan), le groupe Djmaoui Africa a donné le dernier concert da sa méga tournée Mama Tour avant-hier lundi au théâtre de Verdure du bois des Arcades de l'Office Riadh El-Feth, à 21h30. Fait de la providence, la tournée de ce groupe algérois a démarré de ce lieu-même, il y a presque 3 ans, et elle a été clôturée dans ce même théâtre qui s'est avéré très exigu pour contenir la marré humaine qui a déferlé sur ce lieu, surtout que l'accès avait été gratuit. À peine les artistes sont montés sur scène, que la foule envahit la piste. Une foule en délire, ne demandant qu'à s'éclater, à se défouler et à profiter au maximum de ces moments de liesse et des dernières soirées de Ramadhan. Comme prélude, le groupe interpréta une introduction musicale dans le pur registre gnaoui, agrémentée de la voix du leader Djamil accompagné des autres membres du groupe : louange à Dieu et au Prophète Mohammed (QSSSL). Des airs rappelant les chants des Africains dans les plantations de canne à sucre ou les cotonneries. Le rythme s'accélère avec Djilala, une chanson dans la veine du style dans lequel excelle le groupe. Le délire. La piste est bondée, noire de monde. Ça saute, ça crie, ça bouge… Même ceux restés sur les gradins se laissent entraîner par les rythmes très envoûtants du gnaoui.Si Djmaoui Africa a su chauffer l'assistance avec les deux reprises, sa composition Lila gnawiya n'a laissé personne de marbre. Un morceau granoui très rock, avec un soupçon de jazzy. Au final, un berouali, très dansant, version marocaine. Les chansons (une quinzaine au total) se succédaient, les rythmes variaient, mais l'élément principal était là : la fête. C'est le retour aux origines avec des compositions et des reprises. Parmi ces dernières, l'intermède 100% gnaoui traditionnel avec, entre autres, Bala Moussaka. Le programme présenté par Djmaoui Africa a été détonnant, “ouf !”. Le temps passait agréablement, pas une minute d'ennui, tellement l'ambiance était bon enfant, incitant tous les présents à l'amusement et à la danse. Avec Sahra Djina (une composition), c'est l'apaisement, la spiritualité. S'ensuivit le fameux titre Ben Bouziane, une chanson que le public a chantée en chœur avec Zoheir. C'est bientôt la fin. Le public en redemandait, en voulait encore et encore. Un rappel, et c'est fini. Par ailleurs, ce concert a été filmé par une huitaine de caméras. Il sera disponible prochainement dans le coffret (DVD/CD/portfolio) que sortira le groupe. Avec ce dernier “baroud d'honneur”, le groupe Djmaoui Africa se mettra au vert pour se consacrer pleinement à la préparation de son prochain album, prévu pour début 2011. Toutefois, ils feront une entorse à cette retraite pour assurer l'ouverture du Festival du monde arabe de Montréal.