Le syndicat UGTA d'Air Algérie ne cache pas sa grogne. Pas moins de sept sections, représentant les différentes unités de l'entreprise, ont rendu public, hier, un communiqué dans lequel elles ont dénoncé un accord salarial entre la direction générale avec ce qu'elles qualifient de “pseudo syndicat maison”. Les deux sont accusés d'avoir commis “l'irréparable en procédant à l'adoption, en catimini, d'un accord salarial ignoble, qu'ils décrètent historique !” “Historique car, commentent les signataires, jamais de la longue histoire d'Air Algérie un accord aussi inique et aussi arbitraire n'a été conclu.” Le communiqué rappelle que le secrétaire général de la centrale syndicale n'a eu de cesse de demander au P-DG d'Air Algérie, par correspondance datée du 24 août 2010, l'ouverture des négociations salariales dans le cadre des conventions collectives, soulignant au passage qu'“Air Algérie est l'une des rares sociétés à la traîne dans l'application des résolutions de la tripartite”. Et de lancer un défi aux signataires en leur demandant de dire aux travailleurs “quand, comment et entre qui et qui cet accord honteux a été conclu. Certainement en catimini, dans un bureau sombre de la direction générale”. Au-delà de la manière, c'est surtout le contenu de cet accord qui est décrié. “Existe-t-il un syndicat qui puisse accepter une augmentation de moins de 2 000 DA pour les bas salaires et 70 000 DA/mois pour certains responsables avec rappel à compter de janvier 2010”, se demandent les auteurs du communiqué, qui considèrent que l'accord en question “a porté un coup de grâce à un équilibre salarial déjà précaire”. C'est là, selon eux, “la conséquence directe de l'illégalité du syndicat UGTA/entreprise et du comité de participation, dont le mandat a expiré en 2004.” Les signataires redoutent, par conséquent, une exacerbation de la situation, déjà critique, en demandant aux protagonistes de l'accord en question d'en assumer l'entière responsabilité. “Au-delà de cet ‘'accord'' salarial, dit historique, est-il normal de permettre au prétendu conseil UGTA/entreprise d'hypothéquer l'avenir du syndicat UGTA, légendaire à Air Algérie, et participer à l'affaiblissement du pavillon national ?” À cette question, ceux qui se prévalent de la légitimité syndicale répondent par “non”, en expliquant qu'ils attendent une réponse de la centrale syndicale de Sidi-Saïd qui, de leur point de vue, “est très largement au fait des dessous ayant entraîné la destruction de l'UGTA à Air Algérie, en procédant à la convocation des assises collectives du syndicat”.