La rentrée sociale risque d'être houleuse à Béjaïa. Et elle ne manquera pas de signer la fin de “l'entente cordiale” entre le président de l'Assemblée de wilaya, M. Hamid Ferhat, et le wali de Béjaïa, M. Ali Bendrici. L'objet de la discorde : le budget alloué à la wilaya de Béjaïa dans le cadre du plan quinquennal 2010-2014. Retour sur un début de polémique que personne n'avait vu venir tellement les rapports entre les deux hommes étaient au beau fixe. S'il est vrai qu'au niveau du cabinet du wali on ait insisté dans leur communiqué sur l'importance de l'enveloppe allouée, cela n'avait pas suscité de réactions de la part de ce qui fait office, localement s'entend, d'opposition. Cependant, au cours d'une conférence-débat, tenue il y a une dizaine de jours à la maison de la culture, le président de l'APW de Béjaïa s'était largement attardé sur la marginalisation dont serait l'objet la wilaya. Et pour convaincre son auditoire, il s'était appuyé sur l'enveloppe allouée à Béjaïa dans le cadre du plan quinquennal. Et le montant, qui était jugé important par les membres de l'exécutif, est minoré par le P/APW. Son argumentaire ? Il est anormal que les projets structurants, à l'instar de la bretelle devant relier la wilaya de Béjaïa à l'autoroute Est-ouest ou le centre hospitalo-universitaire, soient financés sur le budget de wilaya. Cette coupe sur le budget de wilaya se répercutera négativement sur le développement de la wilaya. Pour lui, il est faux de dire que l'enveloppe allouée soit de 419 milliards de dinars. Avec la ponction, qui ne dit pas son nom, Béjaïa se retrouve amputer d'une bonne moitié. Ce qui le remet sur la piste de la marginalisation de la wilaya. Mais curieusement, la sortie du P/APW de Béjaïa a été suivie par d'autres. D'abord des élus et cadres du RCD, mais aussi de quelques rares élus de l'alliance et des indépendants par des déclarations en off. Sans aller jusqu'à rejoindre M. Hamid Ferhat sur cette querelle des chiffres, ils l'ont néanmoins encensé lorsqu'il avait parlé de lenteurs dans l'exécution des projets et autres blocages. Il faut néanmoins se re-situer dans le contexte. Les critiques sont survenues lorsqu'un quotidien avait fait état d'un mouvement dans le corps des walis. En guise de réponse, un communiqué émanant de la cellule de la communication rappelle que la wilaya de Béjaïa a bénéficié d'une enveloppe financière estimée à 419 milliards de dinars dans le cadre du programme quinquennal 2010-2014. Et qu'avec les 288,5 milliards de dinars (soit 62% de l'enveloppe), le secteur des travaux publics s'adjuge la part du lion. Au programme, la réalisation de la pénétrante autoroutière, la modernisation de 256 km de routes et de divers travaux maritimes. Le secteur de l'habitat arrive, pour sa part, en seconde position avec 59,5 milliards de dinars. Sont prévus quelque 31 500 logements : 16 000 logements ruraux, 9 500 logements sociaux et 6 000 logements participatifs. Un programme entamé puisque la wilaya a déjà reçu, a-t-on indiqué, quelque 2 000 logements ruraux qui ont été répartis aux bénéficiaires ainsi que 2 000 logements sociaux qui sont affectés en fonction des disponibilités foncières dégagées à travers les communes. Le programme de logements sera renforcé progressivement, a-t-on ajouté, en fonction de l'avancement des travaux et du dégagement des assiettes foncières. Le secteur de l'hydraulique a bénéficié, pour sa part, de 11 projets d'alimentation en eau potable, 12 projets d'assainissement, de deux projets de stations d'épuration des eaux usées, d'un projet de barrage dans la région de Béni K'sila et de trois grands forages. L'enveloppe financière pour ce secteur est de 23 milliards de dinars.