L'arrêt du mot d'ordre de grève reste assujetti au respect des engagements pris par la tutelle. La Fédération nationale des travailleurs de la santé (FNTS) a décidé, samedi dernier, de suspendre son mouvement de grève après la réunion qui a regroupé, dans la même journée, les représentants de ce syndicat et les cadres centraux du ministère de la Santé publique, de la Population et de la Réforme hospitalière (MSPRH). Une réunion qui a eu pour objet d'informer le partenaire social sur l'état d'avancement de la prise en charge de la plate-forme de revendications de la FNTS dont certains points sont en voie de règlement, tels que la prime de contagion, la prime de garde et l'indemnité de sujétion spéciale. Il demeure toutefois entendu, selon le procès-verbal de la réunion, que l'arrêt du mot d'ordre de grève reste assujetti au respect des engagements pris par la tutelle. Si la crise provoquée par les paramédicaux est désamorcée, d'autant que leur débrayage a paralysé le secteur, la grève illimitée déclenchée le 28 septembre dernier par les praticiens spécialistes se poursuit toujours après la réunion de conciliation à l'issue de laquelle les représentants du SNPSSP ont claqué la porte du dialogue. La raison est que le syndicat des spécialistes estime que le premier responsable du secteur de la santé est revenu sur ses engagements du 14 mai dernier, pendant que M. Abdelhamid Berkane reste convaincu que “les praticiens spécialistes ont obtenu des revalorisations conséquentes”, tout en regrettant la pénalisation du malade. “Ils veulent en avoir plus, mais cela ne dépend pas du ministère de la santé” a-t-il souligné, hier, à l'occasion de la réunion qu'il a tenue avec les directeurs de la santé de l'ensemble des wilayas du pays et dont l'objet est la réforme hospitalière. Pour le ministre, “un peu de patience” est souhaitable, “surtout que nous avons apporté des mesures concrètes pour prouver notre bonne volonté”. Il a fait la promesse de nouvelles mesures qui seront dégagées des travaux des différents ateliers. “Il ne peut pas y avoir de réforme si le travailleur n'est pas promu”, a-t-il déclaré, tout en se disant convaincu que celle-ci (la réforme) doit être axée sur le facteur humain. Selon M. Aberkane, la réforme sera effective sur le terrain dès janvier 2003 à travers certaines mesures, mais elle se fera graduellement en tenant compte des priorités qui sont les urgences, les services de maternité, les blocs opératoires et les plateaux techniques. “La réforme doit prendre tout son temps, elle ne doit pas se faire dans la précipitation”, a-t-il indiqué. La révision du concept de sécurité sociale est au programme de cette réforme qui imposera de nouveaux critères de remboursement. Si l'on se réfère à ces critères qui sont la qualité vitale du médicament, sa qualité de médicament essentiel et le service médical réellement rendu par un médicament, la liste des médicaments non remboursables sera certainement revue à la hausse. Enfin, il y a lieu de signaler la prochaine signature d'une convention entre la CNAS et les hôpitaux. “Nous sommes en train d'accélérer la procédure de contractualisation des services et des établissements avec la CNAS pour aller vers la suppression des transferts pour soins à l'étranger. Elle existe depuis 1992 dans les lois de finances qui se sont succédé mais elle n'a jamais été appliquée” a précisé le ministre. R. M.