L'Algérie, via ses élus nationaux, a célébré hier la journée parlementaire internationale. La célébration a été organisée autour d'une conférence sur le thème “La responsabilité politique : renforcement des liens entre les parlements et les citoyens”, animée par le vice-président de l'APN, M. Messaoud Chihoub. Dans sa présentation, le président de la commission des affaires étrangères, de la coopération et de la communauté, M. Rekik Benthabet, a évoqué cette journée adoptée par l'Assemblée générale de l'ONU et les grandes lignes de la pratique démocratique. Des généralités autour des élections législatives, du mandat et du fonctionnement du parlement connues de tout le monde. Le vice-président de l'Assemblée a continué sur le registre théorique. Après avoir brossé le tableau, toujours en théorie, de ce qu'est le rapport entre l'élu et le citoyen, des différents dispositifs réglementaires garantissant la souveraineté populaire, l'orateur fera un certain nombre de remarques et de propositions afin de mieux “consacrer” une véritable démocratie. D'emblée, il a mis l'accent sur la révision de la loi organique afin d'étendre les prérogatives du député avec la précision de son rôle au niveau local. Pour le mécanisme, ce sera la permanence au niveau de sa circonscription administrative. Les lois électorales sur les partis politiques, le statut du député et le règlement intérieur du parlement devraient subir des révisions. Pour le contrôle populaire, c'est aussi simple, selon lui. Intégrer le citoyen, la société civile (les associations) dans les discussions autour des lois et une chaîne télé pour le parlement afin de lui permettre de suivre en direct les plénières. Il a proposé également de revoir le système des listes fermes des candidatures. Ce sera ainsi à l'électeur de choisir l'ordre des candidats au lieu des partis politiques. C'est d'ailleurs, a-t-il dit, une des raisons de l'abstention. Il a enfin mis l'accent sur la nécessité de valoriser les compétences dont a besoin aujourd'hui la gestion des affaires publiques. En gros, le vice-président préconise une révision de l'organisation législative, le renforcement du lien entre les élus et le citoyen, estimant que la démocratie participative est un complément de la démocratie et enfin l'équilibre de la responsabilité de l'élu devant son parti et ses électeurs. Pour le député RCD, Taher Besbes, la plus importante raison de l'abstention n'est pas dans les listes mais dans la fraude. De son côté, la députée Hadj Arab, du même parti, a estimé que le parlement n'a plus aucun rôle. Recours excessif aux ordonnances, censure et exclusion de députés, des questions orales en suspens depuis 2007 et des commissions d'enquête qui ne rendent pas compte, sont autant de raisons qui ont vidé l'APN de ses prérogatives. Un autre député s'est insurgé contre la proposition d'inclure des citoyens ou la société civile dans les débats ou les consultations sur les textes de loi. “On a noyé l'élu au niveau national et local avec cette notion de société civile”, dit-il en proposant de la redéfinir. Il a refusé de céder de ses prérogatives pour la société civile. Propos qui ont déplu à des responsables d'associations présents dans la salle. Enfin, Zahia Benarous a regretté que cette journée ne soit pas consacrée à la question de l'heure qui est les droits de l'Homme. Et la journée s'est terminée en queue de poisson. Le président de la cérémonie n'a cependant pas pu empêcher que ce débat ait lieu.