Photo : Slimene S.A. L'APN a célébré hier la journée internationale de la démocratie, proclamée par l'Assemblée générale de l'Onu en 2007. Un séminaire sur le thème « Responsabilité politique: renforcement des liens entre parlements et citoyens », a été organisée à l'occasion par la Commission des affaires étrangères. Un séminaire qui a vu la participation des universitaires, députés et anciens parlementaires. Le thème de la conférence a été développé par le Dr Messaoud Chihoub, vice-président del' APN (FLN). Celui-ci plaide dans son exposé l'élargissement des liens entre députés et citoyens et plus d'ouverture du Parlement sur la société : « Ce qui n'est pas le cas malheureusement chez nous. Le problème n'est pas propre à l'Algérie mais se présente dans la majorité des pays à système parlementaire », estime le conférencier qui invite à revoir la question : le vote joue-t-il réellement son rôle dans la sphère démocratique au pays ? La proximité mais surtout la transparence sont les principaux jalons sur lesquels doit s'articuler la relation Parlement-Citoyen, indique le Dr Chihoub. Pour ce faire, il invite les députés à mettre en place des cellules d'écoute « permanentes » dans leurs circonscriptions « comme cela se fait dans de nombreux pays ». Ce procédé qui fait appel, dit-il, à la révision de la loi organique de la députation, permettra un rapprochement « efficace » et l'instauration d'un climat « de confiance » avec la base. La loi organique du vote doit être, à son tour, révisée pour le rétablissement des liens. L'orateur donne l'exemple du listing de candidats à la députation d'un parti quelconque et qui dans la majorité des cas ne plaît pas aux militants : «Ce qui explique souvent le taux élevé du boycotte du scrutin», commente-t-il soulignant dans la foulée le droit au citoyen de choisir n'importe quel candidat figurant dans la liste et «pas forcément le premier». D'après lui, «l'état actuel des choses donne l'impression au citoyen que les jeux sont faits d'avance à l'intérieur même des partis». Plus loin, citant l'exemple du Pakistan où le statut d'universitaire est une condition pour la candidature au Parlement, le vice-président de l'APN insiste sur l'urgence de prendre en considération le volet «compétence» chez le postulant. Le code régissant les partis est aussi à revoir, selon l'orateur. Il constate à ce propos que les formations politiques s'occupent plus de leurs affaires et intérêts internes que des préoccupations de la société. Au sujet du fonctionnement du Parlement, le conférencier ne constate pas de mal de réserver une place au public à l'intérieur même de la salle pour suivre les assises puisqu'«il n'y a pas de règle interdisant au simple citoyen l'accès au Parlement», a-t-il soutenu. De son côté, le président de la commission des Affaires étrangères, de la Coopération et de la Communauté à l'étranger, Reguieg Benthabet, a relevé la volonté du Parlement de renforcer les liens avec la société civile et ses institutions. Pour lui, «la consolidation des liens entre le Parlement et le citoyen demeure un enjeu pour tous qu'il s'agisse du parlementaire, du citoyen ou des organisations de la société civile», a-t-il estimé. Du côté des députés, les intervenants au débat de cette rencontre appellent à l'assouplissement des liens avec l'administration pour le bien de liens parlementaires-citoyens. En ce sens, ils s'accordent pour dire que «l'obstacle majeur entravant le renforcement des relations entre le citoyen et l'élu réside dans l'application des lois ».